La République démocratique du Congo (RDC) doit prendre des mesures urgentes pour lutter contre la traite des êtres humains, en particulier celle des femmes et des enfants. C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui Siobhán Mullally, Rapporteuse spéciale des nations unies (ONU) sur la traite des êtres humains, lors d’une visite officielle dans le pays dont un document publié ce lundi 28 juillet 2025 dont une copie consultée par la rédaction de FOXTIME.CD.
Dans sa déclaration, Mullally a souligné l’ampleur alarmante de la traite des enfants liée aux conflits, souvent perpétrée par des groupes armés. « Une action urgente est nécessaire pour mettre fin à ces graves violations des droits de l’enfant et garantir l’accès des victimes à la justice et la responsabilisation », a-t-elle affirmé.
La République démocratique du Congo (RDC) doit prendre des mesures urgentes pour lutter contre la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, et garantir la responsabilisation, a déclaré aujourd’hui une experte de l’ONU. La traite des enfants liée au conflit perpétrée par les groupes armés persiste en toute impunité et atteint des niveaux alarmants, avec des conséquences dévastatrices pour les enfants et l’avenir de la RDC. « Une action urgente est nécessaire pour mettre fin à ces graves violations des droits de l’enfant et garantir l’accès des victimes à la justice et la responsabilisation. La traite des êtres humains est utilisée stratégiquement par les groupes armés pour contrôler, terroriser et déplacer les communautés. La traite des femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle et d’esclavage sexuel est répandue et systématique, et est liée à des niveaux alarmants de violences sexuelles liées aux conflits. Le recrutement et l’utilisation d’enfants ont augmenté, et des rapports font état de leur exploitation dans des rôles de combat et de soutien, d’exploitation sexuelle, d’esclavage sexuel et de réduction en esclavage, de travail des enfants et de mariage forcé », a déclaré Siobhán Mullally.
La Rapporteuse spéciale a exprimé sa vive préoccupation face à la persistance de la traite des enfants dans le secteur minier, liée à la faiblesse de la réglementation des chaînes d’approvisionnement et des mines artisanales.
«L’intensification et la normalisation de la traite liée aux conflits à des fins d’exploitation sexuelle, ainsi que du recrutement et de l’utilisation d’enfants, constituent une préoccupation grave et urgente. L’assistance et la protection des victimes dans les zones de conflit sont très limitées, tandis que l’insécurité et les graves violations des droits humains, y compris la traite des personnes, se poursuivent. Les pénuries de fournitures médicales essentielles persistent. La traite des personnes liée aux conflits ne se produit pas dans un vide. Elle reflète une exploitation sexuelle systématisée, de l’inégalité entre les sexes et la faiblesse des mécanismes de protection de l’enfance, avec les enfants en situation de rue, les enfants vivant avec handicap, les enfants autochtones et les enfants vivant dans la pauvreté étant exposés à un risque très élevé de toutes les formes d’exploitation. La corruption dans l’administration de la justice permet à la traite des enfants à des fins de travail forcé de persister dans l’impunité. La traite des jeunes femmes et des filles à des fins d’exploitation sexuelle est répandue dans les zones entourant les sites miniers, ce qui reflète une inégalité de genre et une pauvreté profondément enracinées », a déclaré Mullally
Elle a également tiré la sonnette d’alarme quant à l’élargissement du déficit de protection résultant des coupes sombres dans l’aide humanitaire et l’aide au développement, dans le contexte du retrait anticipé de la MONUSCO. « La réduction des financements a déjà eu des répercussions tangibles sur la prestation de services. Il est essentiel de maintenir et de renforcer les systèmes d’alerte précoce et d’assurer la poursuite du suivi des droits humains, le signalement et les enquêtes sur les violations liées à la traite », a déclaré l’experte.
<< Les négociations de paix en cours doivent s’attaquer aux causes profondes du conflit, notamment la pauvreté intergénérationnelle, les normes sociales patriarcales, l’exploitation illégale des ressources et l’impunité persistante des violations graves du droit international des droits humains et du droit humanitaire », a-t-elle ajouté.
HERVE KABWATILA