Femme politique de renom en République Démocratique du Congo, Marie-Ange LUKIANA MUFWANKOLO, est une figure emblématique engagée depuis plusieurs décennies dans le combat de l’émancipation de la femme congolaise au péril de sa vie et de sa jeunesse. Épouse du professeur Félicien LUKIANA, elle est diplômée de l’Institut Universitaire d’études du développement de Genève.
DE SON PARCOURS POLITIQUE
Marie-Ange LUKIANA, fonctionnaire de carrière au ministère du travail en 1987, a fait sa première incursion sur le terrain politique en 1992, comme présidente de la sous-commission des femmes lors de la Conférence Nationale Souveraine.
Parlementaire de transition d’abord comme conseillère de la République du HCR-PT (Haut Conseil de la République –Parlement de transition) mis en place après le CNS (1993-1997).
Elle a Participé au dialogue inter Congolais en RSA (Sun city) et à plusieurs autres dialogues politiques intermédiaires en qualité de déléguée du Gouvernement.
Sénatrice de transition, présidente du groupe parlementaire de la composante Gouvernement (2003-2006). Elle a était 4 fois élue députée nationale (2006, 2011, 2018,2023) et de 2018 à 2023 présidente du comité des sages de l’Assemblée Nationale. 4 Fois membre du gouvernement dont une fois Vice-Ministre et 3 fois Ministre, respectivement Emploi, Travail et Prévoyance Sociale ainsi que Genre, Femme, Enfant et Famille (2000,-2001, 2001-2003, 2007-2008, 2008-2012).
Présidente des Femmes du Parti Présidentiel PPRD et secrétaire général adjointe du même Parti (2003-2006).
Coordonnatrice Adjointe de la plate-forme de la Majorité Présidentielle (AMP 2006-2007) et directrice de campagne du chef de l’Etat à Kinshasa en 2006, 2011 Tshangu et 2018 Dauphin.
Il y a lieu de relever que ces fonctions politiques ont été précédé par une carrière administrative pleine en province (Province Orientale et à Kinshasa, du grade de ATB1 à celui de directeur, sans sauter de grade). Cette administration était celle du Parti Etat MPR. (Condition Féminine, Travail, Affaires Sociales).
DE SA MOTIVATION EN POLITIQUE
« L’entrée formelle en politique après la Société Civile était en 2000 quand Son Excellence le Président MZEE KABILA m’a nommé Vice-Ministre du Travail. Je l’ai appris à la télé. Pourtant devant lui-même et son DIRCAB Excellence BUSE FALAY, j’avais décliné l’offre. Mais le Président tenait à étouffer mon militantisme dans la société civile (selon le ministre de l’intérieur et sécurité de l’époque) contre la guerre et la dictature à travers Cause Commune, UNAF, CONAFED, CPDS et comme allié de l’UDPS dans USORAS. Traumatisé par la fuite à Brazza en 1997 , car je figurais sur la liste noire du régime finissant de l’époque, où nous et nos enfants avons failli se noyer en pirogue dans le fleuve et la prison politique que je venais de faire au début de l’année 2000, mon entourage m’a demandé d’entrer au gouvernement et d’agir au mieux pour le pays et la population. En plus, le fait que le MZEE luttait contre la balkanisation du pays, position de la Société Civile, à faciliter cette entrée dans les institutions » s’est-elle confiée à notre rédaction.
DES DIFFICULTES RENCONTREES
Pour Marie Ange LUKIANA, les difficultés rencontrées en politiques sont entre autre, le combat politique dans un climat de dictature, de guerre et d’insécurité entrainant beaucoup d’instabilités pour ma famille et risque de mort (1991-1997). Notamment le 16 février 1996 à la marche des chrétiens.
L’emprisonnement politique avec Mr MUTINGA (Potentiel) et Mr KIPAKALA (Référence plus) à cause de l’implication pour la recherche du dialogue et la paix à travers la Société Civile (2000).
La mutilation (Bras droit cassé par la DSP au palais du peuple partiellement inapte jusqu’à présent. Bastonnade, rétrogradation etc…) 1996-2000.
La marginalisation par les organisations de la Société Civile et USORAS à cause de mon entrée au gouvernement. (2000).
La lutte des hommes contre la montée des femmes qu’eux ne contrôlent pas. Et d’autres…
Au nombre des réalisations concrètes de cette femme exceptionnelle l’on peut retenir : sa participation active à l’émergence de la société civile nationale ; le lobbying actif contre la balkanisation de la RDC ; Fondatrice Réseaux des femmes : UNAF, cofondatrice et impulsion cause commune, cofondatrice CONAFED ; la promulgation du code du travail Rénové ; la Promulgation du SMIG ; la Ratification des conventions fondamentales du travail et insertion dans le code du travail ; la Politique nationale de l’emploi et politique salariale ; la Politique nationale de la formation professionnelle ; initiatrice du 1er Forum National de l’emploi ; la restructuration de l’inspection générale du travail ;Mesures de réhabilitation de l’INSS ; Mesures de réhabilitation de l’INPP ; Création des structures d’opérationnalisation des politiques de l’emploi (PROYEN, PROSECU, PROCER, GET etc…) ; Création de l’ONEM, Office Nationale de l’Emploi ; Fixation de l’horaire du travail (pause) ; Mesures d’application loi portant protection de l’Enfant, Loi sur le droit des femmes et parité Homme-Femme ; Création AVIFEM, FONAFEN, Centre Régional grands Lacs pour la femme ;
Autorité morale du parti politique dénommé “Congo star”, Marie-Ange LUKIANA inspire plusieurs jeunes femmes et donne le goût de faire la politique par son engagement, son dévouement et sa passion en politique, elle a pris part à tous les rendez-vous féministes internationaux de ces 15 dernières années.
Prompte, rigoureuse, ferme, authentique et sûre de ce qu’elle veut, Marie-Ange LUKIANA connaît bien le combat mené par les femmes militantes de la RDC et transmet cet esprit de la lutte à la nouvelle génération féminine.
La rédaction