Dans une interview accordée à TV5 Monde le 18 février 2025, l’ancien Premier ministre congolais Augustin MATATA PONYO a déclaré qu’il se sentait mal placé pour commenter l’implication de Joseph Kabila dans le soutien aux groupes armés M23/AFC. Cette prise de position soulève des questions sur la responsabilité politique et la sécurité en République Démocratique du Congo.
L’interview a eu lieu dans un contexte politique tendu, marqué par des accusations récurrentes concernant le rôle de l’ancien président de la RDC JOSEPH KABILA dans les conflits armés en RDC. MATATA PONYO, qui a été Premier ministre de 2012 à 2016, a souvent été au centre des débats sur la gouvernance et la sécurité nationale.
En se déclarant mal placé pour commenter, MATATA PONYO semble vouloir se distancier des controverses entourant l’ancien president de la RDC JOSEPH KABILA. Cette position pourrait être interprétée comme une stratégie pour renforcer sa confiance à la population, en évitant d’être associé à des accusations de complicité.
« Je dois compatir avec l’ensemble des populations non seulement du Nord Kivu et mais aussi du Sud-kivu, qui vivent des moments très difficiles car il y a des pertes en vies humaines, il y a des traumatismes, il y a des blessés graves ainsi de suite et tout le monde le sait, ce n’est jamais facile de vivre ces moments. Je voudrais compatir avec l’ensemble des familles éprouvées et affectées. Deuxièmement, je voudrais dénoncer mais c’est tout à fait normal et dénoncer cet appui rwandais aux rebelles du M23, ce qui n’est pas normal, il s’agit là d’un appui non justifié, il s’agit bel bien d’une agression qui a été documentée particulièrement par les services des nations unies. Ce que nous avons fait en 2012 juste un mois après que je sois nommé premier ministre, je suis allé à BUNAGANA et nous avons pu échanger avec les FARDC, les militaires qui étaient là et nous avons pris en compte leur désidérata, en fait en effet il s’agissait d’un déficit des gouvernances et un déficit des leaderships. Et concrètement ce que les militaires n’avaient pas ce qu’il fallait en termes logistiques, en termes d’armements, en termes de munitions, en termes des stratégies, en termes des renseignements. Et là je vous dis ce que nous avons vécu et en termes de leadership, il y avait aussi besoin d’une gouvernance qui pouvait communiquer avec les troupes pour pouvoir amener la bataille et c’est ce que nous avons fait en 2012. Et je pense qu’aujourd’hui il y a une initiative qui a été faite par l’église catholique au travers la CENCO et l’église protestante à travers l’ECC et qui a vu le chef de l’État FELIX TSHISEKEDI et qui nous a vu nous-même et d’autres opposants et qui a vu même l’opposition militaire donc le M23. Parlant de dialogue avec le M23 prôné par l’église catholique et l’église protestante, nous avons dit que nous étions favorables à cette initiative de paix. Dans tous les cas à défaut d’une solution militaire il n’y a que la solution pacifique celle qui passe par les dialogues. » A déclaré le député national Augustin MATATA PONYO sur le plateau de la télévision TV 5MONDE.
Et d’ajouter :
« Je n’ai pas l’exactitude des informations que disposent le président FELIX TSHISEKEDI pour pouvoir affirmer ce qu’il a dit que Joseph Kabila est derrière les rebelles du M23 et je serai mal placé pour pouvoir donner un avis parce que je ne dispose pas des éléments, moi je suis dans l’opposition et je ne suis pas dans l’administration publique, je ne suis pas dans le gouvernement actuel pour savoir quels sont les éléments à sa disposition pour pouvoir affirmer une telle thèse donc je suis mal placé pour donner un point de vue. » Poursuit Augustin MATATA PONYO sur le plateau de la télévision TV 5MONDE.
L’interview met en lumière les défis auxquels font face les leaders politiques en RDC, notamment la nécessité de naviguer dans un paysage complexe de loyautés et d’accusations.
HERVE KABWATILA