Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo, a procédé ce mercredi 03 avril 2024 à l’ouverture de la Matinée de l’Emploi organisée au salon rouge du Fleuve Congo Hôtel à Kinshasa, par l’Office National de l’Emploi (ONEM) en sigle, que dirige Fanon Beya Ngombe.
Le Chef de l’Etat Felix Tshisekedi a appelé l’Office National de l’Emploi (ONEM) à jouer pleinement son rôle, avant de souligner qu’il est déterminé à faire de son engagement, de créer plus d’emplois, une réalité vivante durant son deuxième quinquennat.
En présence de plusieurs membres du gouvernement central notamment la ministre du travail, Fanon Beya Ngombe, Directeur général de l’ONEM a dans son mot de circonstance, salué la clairvoyance du Président de la République qui a mis à l’honneur l’emploi, comme premier des 6 objectifs de son plan quinquennal.
« C’est avec un réel plaisir et une sincère gratitude pour votre présence ce jour, que nous vous accueillons à l’occasion de la Matinée de l’Emploi organisée par l’Office National de l’Emploi, ONEM en sigle, sous les auspices de son excellence Madame Claudine NDUSI M’KEMBE, Ministre de l’Emploi du Travail et de la Prévoyance Sociale. C’est ici l’occasion de saluer la clairvoyance de Son excellence Monsieur Le Président de la République qui a mis à l’honneur l’emploi, comme premier des 6 objectifs de son plan quinquennal. En effet, si, jusqu’ici, tout le monde s’accordait à reconnaître l’emploi comme un puissant levier de croissance économique, faut-il également rappeler qu’il apparaît comme 8e des 17 objectifs de développement durable, en revanche, placer l’emploi en priorité dans le programme de développement de la RDC est une première dans son histoire. Je m’en vais donc situer mon propos en deux volets : • Le premier concernera l’ONEM et sa mission, • Le second exposera l’objectif de notre matinée » a dit le DG de l’ONEM Fanon Beya.
Et de poursuivre :
« L’ONEM, Service Public d’Emploi de la République Démocratique du Congo, trouve son fondement dans des dispositions internationales et nationales. En effet, il trouve son origine dans la convention 88 adoptée par les mandants de l’OIT (tripartite gouvernement, employeurs et travailleurs) lors de la conférence internationale du Travail de 1948. Ratifiée par notre pays le 16/06/1969, la convention 88 a sous tendu les articles 204 et 205 du code de travail de 2002 instituant l’Office National de l’Emploi, puis le décret n°12/03 du 19 Janvier 2012 fixant ses statuts. L’ONEM, Office National de l’emploi, a ainsi été institué par la loi n°015/2002 du 16 Octobre 2002 portant Code du travail, avec un patrimoine propre, en remplacement du Service National de l’Emploi, hérité de l’époque coloniale. Il constitue l’un des plus anciens organismes étatiques en charge de l’emploi. Il dispose d’un équivalent au sein de plusieurs pays dans le monde qui sont regroupés au sein de l’AMSEP (Association Mondiale des Services Emplois Publics) L’article 3 du décret de 2012 fixant ses statuts, précise les missions qui sont dévolues à l’ONEM » a-t-il fait savoir.
Fanon Beya Ngombe a également souligné que l’ONEM, dont les services sont entièrement gratuits, eu égard aux dispositions contraignantes de la convention 88, a une triple mission.
« L’ONEM, dont les services sont entièrement gratuits, eu égard aux dispositions contraignantes de la convention 88, a une triple mission : Pour les demandeurs d’emploi L’ONEM enregistre les demandeurs d’emploi, cible et prend en charge par des programmes appropriés les personnes les plus vulnérables sur le marché du travail, notamment les jeunes, les femmes, les personnes en situation de handicap, les emplois informels et les chômeurs de longue durée. Il met en évidence les déséquilibres du marché du travail, contribue à les corriger et à promouvoir l’égalité des chances et d’accès à un emploi décent. Il fournit conseil, formation et orientation à tout demandeur en vue de lui faciliter l’accès à l’emploi, notamment par la proposition de programmes particuliers d’insertion socio-professionnelle » a-t-il renseigné.
Et de renchérir :
« Pour les employeurs L’ONEM soutient les employeurs qui cherchent à recruter les talents dont ils ont besoin. Pour le personnel déjà occupé, il les aide à répondre aux changements des conditions du marché et à requalifier le personnel pour faire face aux changements sectoriels ou stratégiques des entreprises. Il soutient les employeurs dans l’établissement d’une classification de fonction permettant de clarifier leur structure en vue d’un fonctionnement plus efficace. Pour l’économie nationale et le gouvernement L’ONEM est une source fiable d’informations sur le marché du travail. En effet, à la lumière de l’article 1er de la convention 88 ainsi que des articles 3 et 4 du décret fixant ses statuts, l’ONEM a un rôle de coordination en appelant à la coopération entre les organismes publics et privés agissant dans le domaine de l’emploi. Ceci dans le but d’assurer la meilleure organisation possible du marché du travail, pour atteindre et maintenir le plein emploi et pour déployer toutes les ressources productives » a déclaré le DG de l’ONEM.
Ce service public de l’Etat dispose ainsi, de par les missions qui lui sont dévolues, d’une opportunité immédiate de collecte d’informations en matière d’emploi auprès des services collaborants, lui permettant dès lors de publier des statistiques fiables servant de références principales en tant qu’indicateurs de performances des politiques mises en place pour lutter contre le chômage.
Pour lui, l’ONEM occupe, de ce fait, une place importante comme conseil et outil de politique gouvernementale en matière de création d’emploi et de lutte contre le chômage.
« Sans chiffres ou données objectives, il est matériellement impossible de mesurer le succès et l’efficacité de ses politiques en matière d’emploi. L’ONEM occupe, de ce fait, une place importante comme conseil et outil de politique gouvernementale en matière de création d’emploi et de lutte contre le chômage. Les points qui précèdent relèvent du domaine des aspirations et objectifs qui motivent les acteurs de l’ONEM afin de l’amener à remplir sa pleine mission. En effet, j’aurai sans doute dû recourir au conditionnel en énonçant les missions et le rôle de l’ONEM. De fait, un certain nombre d’écueils se présentent à nous. En ce début 2024, bien que confronté aux difficultés de collectes d’information, dans une administration recourant encore à l’enregistrement manuscrite des demandeurs d’emploi, l’ONEM vient de produire et de publier à votre attention un rapport quinquennal des statistiques du marché du travail de la RDC. Les chiffres ainsi compilés ont révélé que l’effectif des demandeurs d’emploi de 2019 à 2023 s’élèvent à seulement 254.216 personnes enregistrées dans la base de données de l’ONEM dont 131.938, soit 51 %, sont dans le chômage de longue durée et les femmes représentent 32 % de l’ensemble de demandeurs d’emploi. D’autre part, les offres d’emploi parvenues à l’ONEM des cinq dernières années sont à l’ordre de 21.954 offres d’emplois. Il en résulte donc que l’accès à l’emploi en RDC, de manière formelle, représente un taux de 8,6 % » à l’en croire.
Selon le contexte et l’objectif de cette matinée comme énoncé plus haut indique que l’ONEM a un rôle de coordination entre les différents organismes publics et privés, acteurs du marché de l’emploi.
Il est accompagné par les services du Ministère de l’Emploi :
- L’INPP (Institut National de préparation Professionnelle, la CNEE (la commission nationale pour l’emploi des étrangers), la direction de l’emploi ;
- Les services du Ministère de l’Industrie, notamment l’ANAPI ;
- Le FPI (Fonds de Promotion de l’Industrie) ;
- L’ARSP (Agence de Régulation de la Sous-traitance Privée) qui délivre les agréments aux entrepreneurs et dont nous saluons le travail extraordinaire réalisé en faveur de la promotion de l’emploi local.
- Le FOGEC (Fond de garantie de l’entreprenariat Congolais),
- L’ANADEC (Agence nationale de développement de l’entreprenariat Congolais),
- L’APROCM (Agence pour la promotion de la classe moyenne).
Le numéro un de l’ONEM indique que l’objectif ambitieux annoncé par le Président de la République, à savoir, atteindre 6,4 millions d’emplois à l’horizon 2028, dont la réussite impactera durablement le vécu des citoyens congolais, appelle toutes parties prenantes à ne pas aller en ordre dispersé, à concentrer leurs efforts, à s’unir en privilégiant les forces de chaque organisme, afin de mener, en front commun, la bataille de la lutte contre le chômage.
L’action collective, concertée, coordonnée et inclusive selon lui, invite tout le monde à poser les bases de l’élaboration d’un Plan National Stratégique de Création d’Emploi pour les années 2024 à 2028.
Le DG de l’ONEM dit en outre que, l’élaboration de ce plan National Stratégique de Création d’Emploi devra être guidée par quelques principes importants mais non-exhaustifs, à savoir :
- La prise en compte des références existantes qui guideront notre réflexion, principalement au travers du Plan National stratégique de Développement 2024 – 2028, comme référence de l’action gouvernementale, dont nous saluons la finalisation récente ;
- La prise en compte des secteurs porteurs et des programmes gouvernementaux, dont le PDL 145 territoires ;
- La consultation obligatoire pour l’élaboration du nouveau plan stratégique de création d’emploi, des principaux organismes de représentations des employeurs et des travailleurs et, particulièrement, les organismes de référence des populations vulnérables ;
- L’élaboration d’un schéma de prise en charge du demandeur d’emploi depuis son enregistrement jusqu’à l’accès effectif à un emploi décent, en considérant sa particularité, et en tenant compte des options de prise en charge du demandeur par des acteurs différents, selon l’orientation la plus appropriée ;
- L’inclusion dans le processus d’élaboration du plan, de tous les services publics et privés intervenant dans la création des emplois ;
- La prise en compte des spécificités de chaque organisme public et privé intervenant dans le processus de la création d’emploi, la mise en évidence de leurs difficultés et la proposition de solutions en vue de leur permettre de recouvrer leur efficacité optimale ;
- Très important, la détermination du mode de communication entre les différents acteurs œuvrant dans le domaine de la création d’emploi, les canaux de collectes d’information et de données en vue de procéder régulièrement à l’évaluation de l’atteinte de nos objectifs ;
- La promotion et la mise en évidence de l’emploi et des talents locaux mais également de l’expertise de la diaspora ;
- La proposition de solutions inclusives visant à assurer une couverture médico-sociale minimale aux catégories vulnérables afin de susciter leur insertion dans le domaine de l’économie formelle ;
- La promotion des coopératives, ayant récemment obtenu un cadre juridique, dont le concept répond aux réalités socio culturelles en Afrique et qui ont le mérite de faciliter l’insertion socio professionnelle des emplois informels par la promotion de la culture de la collectivité et de la solidarité.
Pour sa part, Claudine Ndusi, ministre nationale en charge du travail a fait savoir que cet événement découle de la vision du Président Tshisekedi de créer plus de 6,4 millions d’emplois à l’horizon 2028, en accélérant notamment la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes.
BLAISE BAYOMBO