Le Bureau Conjoint des Nations unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH), note dans un rapport publié lundi 12 aout 2024 que plus au moins 238 décès ont été enregistrés au premier semestre de cette année en cours, dans certaines provinces de la République démocratique du Congo (RDC).
Le BCNUDH précise que pour le premier semestre de 2024, plusieurs personnes ont perdu la vie dans les prisons de la RDC, soit une augmentation de 22% par rapport à l’année précédente, qui avait enregistré 195 décès.
« Durant le premier semestre de 2024, 238 personnes (234 hommes, deux femmes, un garçon et une personne dont l’âge n’est pas connu) sont décédées en détention, soit une augmentation de 22 % en comparaison avec l’année précédente (195). La province du Nord-Kivu a enregistré la majorité des décès en détention (88), suivie du Kwilu (62), du Tanganyika (40), du Kasaï-Central (13), de l’Ituri (10), du Haut-Katanga et du Kongo-Central (sept chacune), du Sud-Kivu (six), de Kinshasa (deux), du Haut-Lomami, du Lomami et du Kasaï (une chacune). La surpopulation carcérale et les mauvaises conditions de détention sont les principales causes de ces décès. Les mauvaises conditions de détention affectent la santé des détenus, qui développent des maladies hydriques et respiratoires comme la tuberculose, la diarrhée et l’hépatite. À cela s’ajoutent les insuffisances alimentaires et l’accès inadéquat aux soins de santé » indique le BCNUDH dans son rapport dont une copie consultée par la rédaction de FOXTIME.CD.
Et de poursuivre :
« Du 1er janvier au 30 juin 2024, le BCNUDH a documenté 2.355 violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo ayant fait 6.309 victimes (4.109 hommes, 1.123 femmes, 489 individus de genre et âge inconnus, 588 enfants dont 295 garçons et 236 filles et 57 enfants de genre inconnu). Ce chiffre correspond à une réduction de 8% du nombre de violations et atteintes, ainsi qu’une augmentation de 15% du nombre de victimes documentées durant la même période en 2023. Cela représente également une baisse de 13% du nombre de violations et d’atteintes rapportées et documentées, ainsi qu’une baisse de 8% du nombre de victimes en comparaison avec le semestre précédent. Au Petit-Nord, reste la partie du territoire la plus affectée avec 682 violations et atteintes aux droits de l’homme. Les groupes armés ont été responsables de 73,46% (501 cas) contre 82% durant la même période en 2023. En particulier les membres du M23 ont commis 212 atteintes, soit 31,09%, ceux des Nyatura 88 cas soit 12,9%, ceux des FDLR 56 cas soit 8,21% et deux de divers autres groupes armés 56 cas soit 8,21%. Au Grand Nord le BCNUDH a documenté au total 474 violations et atteintes aux droits de l’homme. Les groupes armés ont été responsables de (312 cas, soit 65,82%), notamment les ADF (152 cas soit 32%), les Maï-Maï (127 cas soit 26,79), et le M23 (17 cas soit 3,59%). Les agents de l’Etat sont quant à eux responsables de 162 violations, soit 34,18% du total avec 78 violations soit 16,46% pour les FARDC, 38 violations, soit 8%, pour d’autres acteurs étatiques et 38 violations pour la PNC » a détaillé le BCNUDH.
Notons que, ce rapport met également en lumière une crise humanitaire persistante dans les prisons de la République démocratique du Congo, nécessitant des mesures urgentes pour améliorer les conditions de détention et prévenir de futures tragédies.
HERVE KABWATILA