Un rapport publié ce mercredi 23 octobre 2024 par « Poverty, Prosperity, and Planet Report », une structure de la Banque mondiale, révèle que près de 700 millions de personnes soit environ 8,5 % de la population mondiale vivent actuellement en situation d’extrême pauvreté, avec moins de 2,15 de dollars par jour.
Selon cette structure, les raisons seraient la dégradation de la situation géopolitique mondiale, ainsi qu’à une plus faible croissance économique et les économies de nombreux pays ont également été fortement affectées par la pandémie de Covid-19.
« Après des décennies de progrès, la lutte contre la pauvreté dans le monde subit de graves régressions dues à une convergence de défis: une croissance économique au ralenti, la survenue de la pandémie, le poids de la dette, la montée des conflits et de la fragilité, et les chocs climatiques, souligne Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale. Face à ces crises qui se superposent, il ne suffira pas de continuer comme avant. Nous devons repenser radicalement le modèle stratégique du développement pour pouvoir véritablement améliorer les conditions de vie et les moyens de subsistance des populations tout en protégeant notre planète. Près de 700 millions de personnes (soit environ 8,5 % de la population mondiale) vivent actuellement en situation d’extrême pauvreté, soit avec moins de 2,15 dollars par jour, et 3,5 milliards de personnes (environ 44 % de la population) vivent avec moins de 6,85 dollars par jour, un seuil jugé plus pertinent pour les pays à revenu moyen supérieur » Peut-on lire sur ce document
Et d’ajouté :
« Les pays à faible revenu et les économies de marché conscients émergentes doivent être des compromis inévitables du qu’impliquent ces objectifs, mais ils doivent aussi valoriser les synergies possibles, explique Indermit Gill, économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale et premier vice-président pour l’Économie développement. Les mesures visant à réduire la pollution atmosphérique, par exemple, contribuent tant aux objectifs climatiques qu’à ceux du développement. Dans les pays en développement, des investissements soutenus dans l’éducation et la santé ont plus d’effets sur la pauvreté et la prospérité que des programmes d’aide sociale financés par l’impôt. Et avec de bonnes politiques publiques qui favorisent l’adoption de nouvelles technologies climato-intelligentes chez les agriculteurs, il est possible de contribuer tout à la fois à la réduction de la pauvreté, à la diffusion de la prospérité et à la préservation de la planète. Les progrès dans la réduction de l’écart de prospérité mondial – le nouvel indicateur utilisé par la Banque mondiale pour mesurer la prospérité partagée – sont au point mort depuis la pandémie de COVID-19, signe d’une croissance des revenus en perte de vitesse et moins inclusive. Aujourd’hui, les revenus dans le monde devraient être multipliés par cinq, en moyenne, pour atteindre le niveau de 25 dollars par personne et par jour, soit le seuil minimum de prospérité pour les pays à revenu élevé » Poursuit la même source.
La banque mondiale note qu’actuellement, le continent africain reste le plus durement touché par l’extrême pauvreté, puisque plus d’un quart de la population d’Afrique de l’Ouest et du centre vivrait aujourd’hui avec moins de 2,15 dollars par jour, 36,5 % en Afrique subsaharienne, et 43,2 % en Afrique de l’Est et australe.
HERVE KABWATILA