Les ministres Patrick Muyaya et Thérèse Kayikwamba Wagner ont co-animé, le jeudi 3 juillet, une conférence de presse centrée sur l’accord de paix récemment signé le 27 juin à Washington entre la RDC et le Rwanda.
Au cours de cette conférence, plusieurs points ont été abordés, principalement la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé composé d’anciens combattants responsables du génocide des Tutsis au Rwanda.
Lors de son intervention, la ministre des Affaires a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à neutraliser cette menace tout en privilégiant le dialogue.
Elle a critiqué l’utilisation prolongée des FDLR comme prétexte pour justifier des interventions militaires du Rwanda au Kivu.
« Cela fait près de 30 ans que ce prétexte est recyclé à tout bout de champ. C’est aussi la raison pour laquelle il figure dans l’accord, car nous souhaitons y mettre un terme. Nous voulons en finir avec cette justification récurrente de la présence et de la menace des FDLR », a-t-elle déclaré, soulignant que l’accord vise à mettre un point final à cette dynamique.
La cheffe de la diplomatie congolaise a insisté sur la nécessité d’évaluer la véritable menace que représentent les FDLR avant d’engager des opérations militaires.
« La question qui bloque du côté du Rwanda, malgré la performance de leur armée et leur statut de quatrième pays contributeur de troupes aux missions de maintien de la paix, est apparemment la menace des FDLR. Est-ce une menace réelle ? Très bien, nous allons y mettre fin », a-t-elle ajouté.
Cependant, elle a précisé que la RDC privilégie le dialogue pour encourager le retour volontaire des combattants rwandais afin d’offrir des options de réinsertion à ceux qui choisissent de retourner au Rwanda.
Dans cette perspective, le gouvernement congolais prévoit une approche séquentielle pour traiter la question des FDLR, espérant réduire les effectifs des FDLR avant d’envisager des opérations militaires ciblées. Mais elle estime que les FDLR présents en RDC ne constituent plus qu’une menace résiduelle.
« Pour nous, il s’agit surtout d’éléments résiduels des FDLR. Nous avons constaté, au fil des années, une réduction significative de leurs effectifs, grâce aux différentes opérations menées par la RDC. Ainsi, la première étape consiste à sensibiliser les FDLR rwandais sur la possibilité de retourner chez eux, en leur offrant un soutien à travers la commission de démobilisation rwandaise et une réintégration dans la société rwandaise. Tout cela se fera de manière progressive, en fonction du succès de cette première étape », a-t-elle précisé.
« Si cette étape s’avère fructueuse et qu’il ne reste que des poches de résistance, la RDC intensifiera ses efforts pour motiver les FDLR à retourner dans leur pays. Ceux qui refuseront de se rendre seront confrontés à des opérations militaires, comme cela a déjà été observé en RDC, dans divers formats adaptés à chaque situation », a martelé la ministre Kayikwamba.
En 2024, la RDC et le Rwanda avaient adopté un document de mise en œuvre du plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de la levée de défense du Rwanda, en signant le document intitulé : « Concept d’opérations » (CONOPS) à la réunion ministérielle sur le processus de paix dans l’Est de la RDC tenue à Luanda. Cette approche structurée est essentielle pour garantir une action efficace.
Mont Carmel NDEO