L’ancien Président de la République, Joseph Kabila entame ce mercredi 28 mai, une série de consultations citoyennes à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, où il séjourne depuis la nuit de dimanche à lundi 26 mai.
Selon le service de communication de l’autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC), ces consultations dans les zones occupées par les rebelles de l’AFC-M23 soutenus par le Rwanda, visent à recueillir les préoccupations et propositions des différentes forces vives de la nation face aux défis actuels que traverse la RDC.
Dans le cadre de cette initiative, Kabila envisage de consulter l’opposition politique à l’image de la démarche du tandem CENCO-ECC.
Lors de son adresse à la Nation vendredi dernier, Joseph Kabila a dénoncé la « déliquescence » de la situation sécuritaire dans plusieurs provinces, y compris à Kinshasa, capitale du pays. Il a affirmé que celle-ci est due à la mauvaise gouvernance du pays qui, dans ce secteur, est caractérisée, par une formation militaire bâclée ; des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement sans jugement aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité majoritairement swahiliphones.
Kibala qui a dirigé la RDC de 2001 à janvier 2019, a accusé le régime au pouvoir d’avoir substitué l’armée nationale, instrument de préservation de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale, à des bandes de mercenaires, des groupes armés, des milices tribales et des forces armées étrangères qui ont enfoncé le pays dans un chaos indescriptible.
« La crise qui déchire notre pays est donc profonde et multidimensionnelle. Sa solution doit être nécessairement globale », a-t-il déclaré.
Le sénateur à vie s’est engagé à jouer sa partition dans cette perspective en défendant la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC.
« Mieux que quiconque, vous savez que, pour moi, le Congo est la priorité absolue ; que sa souveraineté et son intégrité territoriales ne sont pas négociables ; que mon engagement pour la démocratie, la cohésion nationale, la paix et la stabilité n’est pas un slogan creux ; et que le respect de la Constitution et des lois du pays, autant que celui de la parole donnée, sont sacrés », a précisé Kabila.
« Militaire, j’ai juré de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Hier au pouvoir, aujourd’hui en dehors du pouvoir, je demeure plus que jamais fidèle à ce serment. En ce moment où le pays est de nouveau divisé, appelé par le destin, j’ai le devoir d’œuvrer à la recherche de la paix et de contribuer à la reconstruction de notre pays qui se meurt », a-t-il martelé.
L’annonce de ces consultations intervient après que l’ancien Chef de l’Etat a effectué une visite au centre de formation de l’AFC-M23 situé à Rumangabo, ancienne base militaire des FARDC dans le territoire de Rutshuru, où certains éléments de l’armée et de la police subissent une formation idéologique et militaire de la rébellion.
Mont Carmel Ndeo