Plus de 48 heures après, la sortie médiatique de l’ancien président de la République, Joseph Kabila, continue de susciter les réactions des officiels et membres du gouvernement congolais.
La dernière en date est celle de Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, qui estime que le Président honoraire n’a aucune leçon à donner à son successeur.
« En réalité, le Président Kabila est un homme du passé et un homme du passé qui n’a absolument, dans le contexte actuel, rien à proposer pour l’avenir parce qu’on a vu sa première sortie d’abord dans le Sunday Times en Afrique du Sud, où il a porté son soutien à un mouvement qu’il a lui-même combattu comme président », a déclaré d’entrée Patrick Muyaya dénonçant un ensemble de contradictions dans le message du sénateur à vie.
Le porte-parole du gouvernement Suminwa explique que le régime au pouvoir, sous le leadership de Félix Tshisekedi, travaille d’arrache-pied pour résoudre l’héritage légué par Joseph Kabila sur le plan socio-économique, sécuritaire et politique.
Le ministre Muyaya affirme que sous Tshisekedi, le gouvernement a augmenté la solde des militaires et policiers.
« Pour ce qui nous concerne, nous nous affairons à régler des problèmes qui, malheureusement, il n’a pas pu régler à l’époque. Et le plus important pour nous, comme gouvernement, c’est de nous assurer que chaque jour, nous avançons. Hier, nous avons adopté un collectif budgétaire qui, malgré l’occupation de principale ville de l’Est, la RDC, n’a pas véritablement impacté sur les budgets parce que nous avons réussi à améliorer. Et dans ce budget-là, qui sera présenté dans les mois prochains à l’Assemblée nationale, on s’est assuré par exemple qu’on a amélioré la solde de nos militaires et nos policiers, qu’on a accordé beaucoup de crédits pour tout ce qui concerne le programme de 145 territoires parce que pour nous, le plus important, c’est de répondre aux préoccupations et aux problèmes de Congolais à la base », a martelé le porte-parole du gouvernement congolais.
Dans son discours du 23 mai dernier, Joseph Kabila a sévèrement critiqué la gouvernance de son successeur, Félix Tshisekedi, dénonçant l’aggravation du chômage, des arriérés de salaires pour les agents de l’État, la baisse significative du niveau de vie, la recrudescence du banditisme urbain, l’exode rural, la famine dans plusieurs provinces, l’absence des infrastructures modernes, la dictature marquée par la répression des voix dissidentes et les arrestations arbitraires ainsi que la détérioration de la situation sécuritaire particulièrement dans l’est du pays.
Dans son discours, le Sénateur à vie a également accusé le régime actuel d’encourager le populisme, la démagogie, le mensonge et l’arrogance, ainsi que la discrimination et la stigmatisation de certaines composantes de la société, pratiques qui sapent la cohésion nationale et compromettent le vivre ensemble.
Pour étayer ses propos, l’autorité morale de la plateforme politique, Front Commun pour le Congo a critiqué l’opulence excessive et l’absence de respect des engagements de la classe politique au pouvoir, qui, selon lui, ont rendu le pays vulnérable.
« Plus grave, le repli identitaire, dangereux pour l’édification nationale, a refait surface, accompagné de ses vieux démons d’intolérance et de division. Cela est non seulement toléré, mais aussi encouragé et financé par ceux qui détiennent le pouvoir », a-t-il argué.
Mont Carmel Ndeo