L’ancien ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières, Peter Kazadi, a exprimé ce samedi 24 mai 2025 sur son compte X son indignation suite à la sortie médiatique de l’ancien président Joseph Kabila, tenue ce vendredi 23 mai 2025. Dans son discours, Kabila a abordé la question de la sécurité nationale, mais ses propos ont suscité de vives réactions au sein de l’opinion publique congolaise.
Peter Kazadi a souligné que l’un des points les plus marquants du discours de Kabila était son silence sur la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais. « Kabila ignore la présence de l’armée rwandaise mais demande à ce qu’on chasse les forces légalement invitées par le Gouvernement légitime de la République », a déclaré Kazadi. Cette affirmation met en lumière une contradiction perçue dans le discours de l’ancien président, qui semble minimiser une menace extérieure tout en s’opposant à des forces alliées.
Kazadi a également appelé à une prise de conscience collective parmi les Congolais, les exhortant à ne pas se laisser distraire par des discours qui, selon lui, ne tiennent pas compte de la réalité sur le terrain. « Il est impératif que nous restions vigilants et que nous comprenions les enjeux géopolitiques qui affectent notre pays », a-t-il dit.
« Ce que les congolais ont retenu du discours de Joseph Kabila de ce 23 mai 2025 : Kabila ignore la présence de l’armée rwandaise mais demande à ce qu’on chasse les forces légalement invitées par le Gouvernement légitime de la République. Il se positionne en porte-parole de Paul Kagame, amplifiant les revendications du M23/AFC et du Rwanda. Il justifie la justesse de leurs actes criminels et terroristes menées sur notre territoire, recourt à une rhétorique tribaliste et appelle le peuple de l’Est (shwahiliphone) au soulèvement et à s’opposer au Gouvernement de la République au motif que ce dernier l’aurait étouffé par la restriction des opérations bancaires. Il sympathise avec certains officiers (ses complices) capables de la traîtrise et revendique leur loyauté, car il serait celui qui les a recruté, formé et conduit sur le champ de bataille. Tacitement, il appelle les militaires à une désobéissance en leur faisant croire qu’il les payait et entretenait mieux qu’aujourd’hui, alors que tout le monde sait dans quel état il a laissé cette armée. Il flatte prudemment et malicieusement les évêques en accusant le régime de refuser le dialogue qu’il cherche de tous ses vœux pour rentrer dans les jeux : un médiateur ne s’impose pas et ne peut être imposé aux parties en conflit.» Peut-on lire sur son compte X
Et d’ajouter :
« Comme nous le savons, Kabila n’est pourtant pas étranger aux désordres actuels qu’il a bien planifié pour revenir et se présenter en dernier lieu comme un rempart : Que compte-t-il offrir de nouveau au peuple qu’il n’a pas su lui offrir pendant ses 18 ans de règne et de gâchis ? Il se revendique leader de tout celui qui s’oppose au régime. Il y engage, sans qualité ni mandat légitime, la nation et promet de s’y engager lui-même, comme militaire, jusqu’au sacrifice suprême. Il soutient l’idée de Kagame suivant laquelle : tant qu’il n’y aura pas de dialogue inter congolais, la guerre ne prendra pas fin. Enfin il se victimise et fait preuve de lâcheté en niant son passage à Goma. Comme l’on peut le voir, Kabila a jeté le voile et n’a fait que dire les motifs pour lesquelles lui et Paul Kagame font la guerre au pays et tuent sans scrupules les congolais. » Poursuit-il
Il faut signaler que les déclarations de Kabila et la réaction de Kazadi interviennent dans un contexte de tensions croissantes en République Démocratique du Congo, où la sécurité et la souveraineté nationale sont au cœur des préoccupations des citoyens.
HERVE KABWATILA