Le député national Steve Mbikayi a fait entendre sa voix sur les pourparlers entre le gouvernement de la République démocratique du Congo et la rébellion du M23, sous la médiation qatarie.
Concernant les préalables posés par le M23 pour entamer les discussions, Steve Mbikayi a laissé entendre qu’ils reflètent une imposture inacceptable, en ce sens qu’ils dissimulent maladroitement une ambition d’obtenir la pression psychologique que le droit, la démocratie et la légitimité populaire leur refusent.
Dans sa tribune libre, publiée en réaction aux conditions posées par le groupe rebelle avant de participer aux négociations avec la délégation gouvernementale RD-Congolaise, Steve Mbikayi passe au crible tous les points évoqués. Il estime que « les chefs du M23 veulent hausser les enchères en amont pour maquiller leur faiblesse en posture de force ».
À savoir que, parmi leurs préalables, les insurgés exigent du président de la République, Félix Tshisekedi, une déclaration officielle reconnaissant une volonté politique de dialoguer directement avec le groupe rebelle. Selon l’élu de Mont-Amba, cela revient à réclamer une capitulation symbolique, contraignant la République à s’agenouiller devant les responsables du carnage de Goma et à élever au rang d’interlocuteur légitime une force armée soutenue par l’étranger. Il qualifie cette condition d’« inacceptable » et de « moralement obscène ».
Réagissant à la condition exigeant l’annulation d’une résolution parlementaire de novembre 2022 contre l’intégration des combattants de groupes armés au sein de l’armée régulière, ainsi que des résolutions judiciaires appelant à des poursuites contre les responsables du Mouvement du 23 mars et de l’Alliance Fleuve Congo, le député parle d’une « insulte à notre système judiciaire », mais également à la mémoire des victimes du conflit dans l’est du pays et à tous ceux qui résistent à la terreur. Egalement à la mémoire des victimes du conflit dans l’est du pays et à tous ceux qui résistent à la terreur.
Steve Mbikayi s’inscrit à faux contre l’effacement des crimes et l’arrêt des poursuites contre des membres et collaborateurs du M23. « Qui peut croire qu’en pleine guerre, un État puisse relâcher ceux qui renseignent, organisent et soutiennent une rébellion ? », s’est-il interrogé.
Steve Mbikayi, qualifie de « cynisme rare » le narratif du groupe armé évoquant une protection prétendue des personnes persécutées pour leur faciès ainsi que des discours de haine anti-rwandophone.
GRÂCE DIOMI