En République démocratique du Congo, les poursuites judiciaires en gestation contre l’ancien Président, Joseph Kabila Kabange défraient la chronique dans l’agora socio-politique.
Sénateur à vie de son état, Joseph Kabila est, selon le ministre de la Justice, soupçonné de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, à la haute trahison, ainsi qu’à sa participation à un mouvement insurrectionnel ».
Mais cette démarche est au cœur d’un tollé, tant le réquisitoire de l’auditeur général des forces armées de la RDC déposé le 30 avril, au Bureau du Sénat, visant à obtenir l’autorisation de poursuites et la levée des immunités du sénateur à vie et ancien Chef d’État, va à l’encontre de la loi portant statut des anciens Présidents de la République élus.
Réagissant à ces initiatives, la Fondation Katangaise dénonce la « dérive populiste et dangereuse » incarnée par les déclarations intempestives du ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Cette structure qui s’oppose à l’instrumentalisation de la justice, accuse Mutamba d’excès de zèle allant jusqu’à outrepasser ses fonctions, se substituant aux magistrats, aux officiers du ministère public et aux juges.
Cette confusion de rôles contraire à l’ordre juridique congolais, estime la Fondation Katangaise, est basée sur l’ignorance des principes élémentaires de l’État de droit et s’apparente à un « cirque judiciaire » contre le Président honoraire de la RDC.
« La justice ne se rend ni sur les plateaux de télévision, ni à travers les réseaux sociaux, encore moins par des campagnes de lynchage médiatique. Elle ne se rend pas non plus à travers l’acharnement contre une figure historique et emblématique comme Son excellence Joseph Kabila Kabange. Cette posture est inacceptable dans une démocratie digne de ce nom », martèle la Fondation Katangaise soulignant que « toute tentative de détourner l’appareil judiciaire à des fins politiciennes est une attaque directe contre la République ».
Dans son harangue, le président national de la FK, Dieudonné Banga Mukose rappelle que le Président honoraire jouit d’un statut particulier régi par une loi spécifique, lui conférant un privilège de juridiction.
« En méconnaissant cette disposition, le mnistre Mutamba foule aux pieds non seulement la Constitution, mais aussi les fondements même de notre démocratie », a-t-il déclaré affirmant que le ministre ne peut aucunement réunir des preuves ou ordonner des poursuites, car ne remplaçant ni le Parquet moins encore les Cours et Tribunaux.
Dans cette logique, cette structure qui regroupe des associations socioculturelles de l’espace Katanga soutient que cette dérive révèle une instrumentalisation manifeste de la justice à des fins de règlement de comptes politiques.
« Lorsqu’un ministre de la République se permet de juger sans procès, d’ordonner des perquisitions illégales ou de lancer des mandats sans décision judiciaire, ce n’est plus l’État de droit qui gouverne, mais l’arbitraire. Et quand la justice est instrumentalisée, la République chancelle », peut-on lire dans cette déclaration.
En conséquence, la Fondation Katangaise appelle le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, à ne pas cautionner cette démarche qui, selon l’esprit de sa déclaration, est fondée sur l’illégalité. Le speaker de la Chambre haute du Parlement a été encouragé à défendre la dignité de l’institution qu’il préside.
Les figures Katangaises cibles de l’arbitraire
Dans un autre chapitre, la Fondation Katangaise s’insurge contre la stigmatisation ciblée des figures katangaises à travers :des procédures judiciaires expéditives et sans fondement,des attaques contre la propriété privée,une campagne de discrédit menée en ligne, des actes d’intimidation répétés, et des perquisitions arbitraires visant notamment Joseph Kabila et Moïse Katumbi.
« Cela est inacceptable. Il est de notre devoir de rappeler que le Katanga n’est pas seulement une terre de richesses naturelles ; c’est une terre de mémoire, de dignité, de fierté et de résistance qui ne saurait rester silencieuse face à l’injustice », a-t-elle prévenu.
De plus, elle exige l’implication « claire et directe » du Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, garant du bon fonctionnement des institutions, afin de recadrer le ministre de la
Justice. Selon elle, les agissements de ce dernier nuisent gravement à la stabilité du pays.
« La cohésion nationale ne se construira jamais sur l’humiliation sélective ou l’instrumentalisation de la Justice », a-t-elle insisté.
A cet égard, cette organisation met en garde contre toute tentative de banaliser ou de politiser l’atteinte à l’honneur de l’ancien Chef de l’Etat.
« Le droit ne se crie pas. Il se dit dans la dignité et s’exerce dans la rigueur. Ce combat n’est pas partisan. C’est celui de toutes les Congolaises et de tous les Congolais épris de justice, d’équité et de respect des lois », conclut-elle.
Mont Carmel Ndeo