Faisant suite aux propos du Chef de l’Etat Felix Antoine Tshisekedi tenus le 19 septembre à New York sur les résultats de la présidentielle de 2018, lors d’un échange avec la presse en marge de 78eme session de l’Assemblée générale de l’ONU, l’ancien Président de la CENI Corneille Nangaa est monté au créneau pour éclairer l’opinion à ce sujet.
Selon l’ex numéro un de la Central Electorale, il existe bel et bien un accord politique qui a été signé entre l’actuel Président de la République et son prédécesseur, avant la publication des résultats.
«L’opinion a suivi, non sans étonnement, la dernière sortie médiatique du Président FÉLIX TSHISEKEDI, en marge de la 78ème Assemblée Générale des Nations-Unies à New-York, le 19 septembre courant. Evoquant les résultats de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, Monsieur TSHISEKEDI a affirmé, sur un ton condescendant, qu’il aurait été approché par deux personnalités dont il a cité les noms, pour assumer la charge de Premier ministre du dauphin de son prédécesseur ; proposition qu’il aurait, selon lui, rejetée car convaincu de sa victoire aux élections dont « il détenait les résultats» a indiqué Corneille Nanga.
Et de poursuivre:
«Les actes électoraux de 2018 font désormais partie des annales officielles de la République Démocratique du Congo. Un arrêt rendu par la Cour Constitutionnelle n’est susceptible d’aucun recours et est immédiatement exécutoire. II est obligatoire et s’impose aux pouvoirs publics, à toutes les autorités administratives et juridictionnelles, civiles d militaires ainsi qu’aux particuliers (Article 168 de la Constitution). II n’appelle, sur le fond, aucun débat» a-t-il dit.
Se référant à l’éthique de la profession électorale qui n’autorise pas les polémiques de rue et les aberrations sur des faits historiques, ce dernier pose plusieurs questions notamment de savoir pourquoi le Chef de l‘État a-t-il choisi le siège de l’ONU pour briser ce pacte républicain.
A. Pourquoi le Chef de l’État, garant du fonctionnement harmonieux des institutions, pourtant assis au cours de sa sortie médiatique, côte à côte avec un sénateur, ancien Premier ministre, de surcroit ancien Vice-président du Sénat, s’est-il obligé de violer délibérément la Constitution ?
B. Pourquoi le Chef de l‘État a-t-il choisi le siège de l’ONU pour briser ce pacte républicain qui le lie et grâce auquel il a été investi à la fonction qu’il exerce?
C. Pourquoi le Chef de l’État, du haut de la grandeur de sa fonction, a-t-il fait le choix de rouvrir les placards pour exposer les secrets d’État, à trois mois de l‘élection présidentielle ? Il y avait quelle urgence, quelle nécessité, quelle opportunité
À en croire Corneille Nangaa, le Président Félix Tshisekedi a par ses affirmations contraires à la vérité qu’il détient et qu’il connait dans son intime conviction, délibérément choisi la voie des contrevérités sur un fait historique de haute portée, mentir son peuple.
Selon lui, les intempéries générées par cette communication présidentielle inopportune en violation de la loi ont retenu son attention.
Au-delà des caricatures et commentaires suscités par les affirmations invraisemblablement articulées, pour éviter que l’opinion ne soit déroutée, il a tenu à apporter les précisions ci-après :
(i) En date du 10 janvier 2019, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CEN) dont j’avais la direction avait annoncé les résultats provisoires de l‘élection présidentielle. Quelques jours plus tard, la Cour Constitutionnelle avait rendu son arrêt des résultats définitifs, ce en conformité avec les dispositions pertinentes de la loi électorale;
(ii) Un accord politique existe bel et bien. Il a précédé la publication des résultats définitifs. J’en suis l’un des co-rédacteurs. Cet accord inaltérable a été signé devant témoins, par le Président TSHISEKEDl et son prédécesseur :
(iii) L’accord politique ACCORD POUR LA STABILITE DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO » a été certifié et validé par trois (3) Chefs d’État africains – avec le statut leur reconnu par les deux parties – qui l’ont félicité du fait qu’il (Accord) a permis la première passation du pouvoir sans effusion de sang en RDC;
(iv) Quoique l’œuvre humaine et donc imparfaite, l’accord politique pour la stabilité de la République Démocratique du Congo a le mérite historique d’avoir favorisé tant soit peu, la toute première alternance politique en République Démocratique du Congo ;
(v) Sur pied dudit accord politique, des institutions de la République ont été installées, cas du gouvernement (Ordonnance N° 19.056 du 20 mai 2019 portant nomination du Premier Ministre ILUNGA ILUNKAMBA), de la composition des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat etc.
(vi) En perdant son sang-froid sur une matière aussi sensible face au public venu l’écouter à New York, Monsieur Félix Tshisckedi a désacralisé la fonction de Président de la République et réduit celle-ci à sa plus simple expression. Ce qui le discrédite définitivement et le disqualifie pour compétir à l’élection présidentielle.
- A 90 jours de l’expiration irréversible de son mandat, le Président Félix TSHISEKEDI a fait le choix intentionnel d’une fuite en avant, pensant ainsi tromper l’opinion, en niant l’existence d’un Accord politique qu’il a bel et bien, en âme et conscience, conclu avec son prédécesseur, accord dont il sait pertinemment bien que la clause principale le lie. Il ne peut qu’en tirer toutes les conséquences à l’approche de l’échéance du 20 décembre.
- Il ne saurait se permettre de falsifier un fait historique majeur, ancré depuis janvier 2019 dans la mémoire collective congolaise. Il ne saurait non plus se dérober de ses obligations. Il en va de son honneur et de sa dignité, le respect de la parole étant la marque de grands hommes.
- Habitué aux parjures et au reniement, le Président Félix TSHISEKEDI ne doit pas se croire continuellement malin après avoir floué ses partenaires de Genève, de Nairobi et de l’Union Sacrée.
- En homme d’État et après 5 années de gouvernance aléatoire de la République sur fond de scandales à répétition, de tentions et de violations intempestives de la Constitution et des droits humains, aucune urgence médiatique ne pouvait démanger le Président de la République, Chef de l’État et Magistrat Suprême au point de chercher à condimenter voire même á jeter des balayures par d’incroyables galéjades sur cette page sacrée de l’histoire du pays.