Pour la première fois de l’histoire de la République démocratique du Congo, un ancien président de la République est poursuivi par la justice militaire, notamment pour « participation à un mouvement insurrectionnel ; crime contre la paix et la sécurité de l’humanité ; homicide intentionnel par balles ; trahison ; apologie ; viol ; torture ; déportation et occupation à force ouverte de la ville de Goma ».
Le procès s’est ouvert ce vendredi, dans la salle habituelle du Nouveau Palais de Justice, au croisement des avenues des Bâtonniers et Pumbu, dans la commune de la Gombe à l’absence de l’accusé, Joseph Kabila Kabange.
A l’occasion, le ministère public, partie civile dans cette affaire, a déclaré que l’indépendance de la justice sera garantie.
« La justice ne négocie pas, elle ne dialogue pas et le calendrier de la justice est différent du calendrier politique. Aujourd’hui s’ouvre devant la haute cour militaire le procès qui oppose le ministère public au prévenu Joseph Kabila Kabange et il est de notre devoir en tant que ministère de la Justice de conduire les avocats qui ont reçu le mandat de faire la constitution de partie civile pour le compte de la république. C’est cela le sens de ce procès pour la République. La justice va faire son travail en toute indépendance et nous connaîtrons ensemble l’issue du procès après », a déclaré le ministre intérimaire de la Justice, Samuel Mbemba Kabuya interrogé sur l’absence de Joseph Kabila.
Cette clarification du ministre intervient dans un contexte où le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) a exprimé son doute quant à la neutralité de l’instance judiciaire et à la légalité de la procédure.
Ferdinand Kambere, l’un des secrétaires de ce parti a avisé que ce procès vise à écarter Joseph Kabila du jeu politique national.
Mont Carmel NDEO