L’Ong des droits de l’homme Amnesty International a demandé l’ouverture d’une enquête sur l’ancien gouverneur militaire du Nord Kivu et deux hauts responsables de l’armée congolaise à savoir le major PETER KABWE NGANDU de l’armée congolaise et le colonel MIKE MIKOMBE KALAMBA pour des « possibles crimes contre l’humanité » lors de la répression meurtrière de manifestants qui protestaient contre la mission de maintien de la paix de l’ONU dans le pays.
Monsieur TIGERE CHAGUTAH, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International a déclaré dans un rapport que les forces de sécurité congolaises avaient tué au moins 56 personnes et en avaient blessé 80 autres lors d’une manifestation dans la ville de Goma, dans l’est du pays, en août 2023.
« Ce massacre n’est pas le résultat d’une bévue de la part de quelques soldats qui seraient intervenus de manière inattendue à la suite de la lapidation d’un policier par des adeptes WAZALENDO, comme l’affirment les autorités. Il est le résultat d’une série d’actions délibérées et planifiées prises par les autorités congolaises après que la MONUSCO leur avait explicitement demandé d’interdire la manifestation. Les autorités ont entassé les corps à l’hôpital militaire de Goma, dont certains à l’extérieur, et ont empêché les familles de les identifier ou de les enterrer pendant trois semaines, au terme desquelles les cadavres étaient dans un état de décomposition avancée. Aucune enquête balistique, collecte d’ADN ou autopsie n’a été réalisée dans le cadre des investigations promises par les autorités, pas même sur les 27 corps non identifiés. Les autorités ont indiqué que 56 personnes avaient été tuées, mais un rapport confidentiel des Nations unies consulté par Amnesty International a établi le nombre de morts à 102, dont 90 hommes, huit femmes et quatre garçons, et plus de 80 blessés. Amnesty a reçu des informations concordantes indiquant qu’au moins 10 autres personnes sont portées disparues » A déclaré TIGERE CHAGUTAH, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International
Et d’ajouter :
« Le président Félix TSHISEKEDI doit suspendre immédiatement le lieutenant général Constant NDIMA KONGBA et le major Peter KABWE NGANDU de l’armée congolaise, le temps qu’une enquête soit menée. Le colonel Mike MIKOMBE KALAMBA, qui a été condamné dans le cadre des homicides en question, doit également faire l’objet d’une enquête plus approfondie pour les autres crimes présumés et, s’il existe des preuves suffisantes contre lui, être poursuivi. Amnesty International demande en outre au Département des opérations de paix de l’ONU d’ouvrir sans délai une enquête indépendante sur le rôle de la MONUSCO, notamment de sa direction, et d’en rendre les conclusions publiques. », a déclaré TIGERE CHAGUTAH, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International
La répression de la secte des wazalendo avait provoqué bcp des remous dans la classe politique congolaise et avait même obligé le gouvernement à dépêcher une forte délégation dans la ville de Goma pour s’enquérir de la situation.
HERVE KABWATILA