Le bureau du Sénat de la République démocratique du Congo lance une vaste opération de contrôle administratif et physique du personnel de cette chambre haute du parlement pour mettre de l’ordre dans la gestion et optimiser l’utilisation des ressources.
À cet effet, le questeur du Sénat, Taupin KABONGO MUKENGESHAYI, a réuni les membres de la commission spéciale chargée de l’état des lieux du personnel administratif pour leur donner des orientations et la méthodologie à suivre pour aboutir aux résultats escomptés.
Avec près de 700 agents recensés à ce jour, le Sénat compte un personnel pléthorique dont l’efficacité interroge. Ayant dans ses prérogatives la gestion des ressources humaines du Sénat, Taupin KABONGO MUKENGESHAYI entend désormais savoir qui fait quoi, comment et pourquoi. Ce diagnostic permettra notamment d’identifier les agents fictifs et d’assainir la masse salariale.
« Cette commission permettra de faire l’état des lieux des personnels administratifs. L’état des lieux comprend deux axes : un axe logistique et un axe relatif aux ressources humaines. Dans l’axe logistique, il s’agit d’examiner les conditions de travail du personnel administratif, les lieux de travail, la présentation de ces lieux, les équipements nécessaires et les ressources humaines. Quel est l’effectif réel du personnel administratif du Sénat ? a expliqué Didier MOLISHO Sadi, directeur de cabinet du président du Sénat.
Rappelons que, l’année dernière, le Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) avait publié une analyse du projet de loi de finances pour l’exercice 2025, mettant en lumière des anomalies constatées au sein du parlement congolais.
Abordant spécifiquement le cas du Sénat, le CREFDL avait révélé que le nouveau bureau prévoit d’embaucher 681 employés supplémentaires, en totale contradiction avec le règlement intérieur de l’institution. De plus, le fonds spécial d’intervention du Sénat, bien qu’augmenté de 8 millions de dollars, reste non désagrégé, compliquant ainsi le contrôle des dépenses.
Face à ce tableau, le Centre de Recherches en Finances Publiques et Développement Local (CREFDL) avait invité le gouvernement à effectuer un contrôle rigoureux des effectifs dans les deux chambres du Parlement et de leurs secrétariats généraux.
Signalons que, dans l’attente des conclusions de cette évaluation, le Sénat a suspendu tout mouvement du personnel, y compris les avancements en grade.
GRÂCE DIOMI