Comme en avril, Joseph Kabila a officiellement annoncé sa prochaine visite à Goma, capitale martyre de la province du Nord-Kivu, actuellement contrôlée par les rebelles de l’AFC-M23 soutenus par le Rwanda.
L’ancien Chef de l’Etat l’a dit dans son discours du vendredi 23 mai, en réaction à la décision du Sénat de lever ses immunités et d’autoriser les poursuites judiciaires à son encontre pour « trahison, crimes de guerre, crimes contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel ».
« Il y a quelques jours, en effet, suite à une simple rumeur de la rue ou de réseaux sociaux sur ma prétendue présence à Goma, où je veux me rendre dans le prochain jour, comme annoncé par ailleurs, le régime en place à Kinshasa a pris des décisions arbitraires, avec une légèreté déconcertante, qui témoignent du recul spectaculaire de la démocratie », a déclaré Joseph Kabila.
Accusé par les autorités de « participation directe » au mouvement AFC-M23 dans le contexte d’intensification du conflit dans l’est du pays, Joseph Kabila a réitéré son serment de défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC, pays qu’il a dirigé pendant 18 ans.
« Mieux que quiconque, vous savez que pour moi, le Congo est la priorité absolue, que sa souveraineté et son intégrité territoriale ne sont pas négociables, que mon engagement pour la démocratie, la cohésion nationale, la paix et la stabilité n’est pas un slogan cru, et que le respect de la Constitution et des lois du pays, autant que celui de la parole donnée, sont sacrés. Militaire, j’ai juré de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême, hier au pouvoir, aujourd’hui en dehors du pouvoir, je demeure plus que jamais fidèle à ce serment », a-t-il martelé.
Le gouvernement de la RDC par le biais du ministère de l’Intérieur a récemment suspendu les activités du PPRD, parti politique de Joseph Kabila, en raison du soutien présumé de son président national à la rébellion.
Dans cette même perspective, le ministre Jacquemain Shabani a saisi la justice pour obtenir la dissolution pure et simple de cette formation politique.
Mont Carmel Ndeo