Le procès opposant le ministère public à Constant Mutamba Tungunga, ancien ministre de la Justice s’ouvre ce mercredi 09 juillet à la Cour de Cassation à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
A l’occasion de la première audience prévue ce jour dans la grande salle d’audience, le bureau du secrétaire permanent, porte-parole du Conseil supérieur de la magistrature annonce que dans le cadre de cette affaire liée au détournement présumé des fonds publics destinés à la construction d’un complexe carcéral à Kisangani, dans la province de la Tshopo, seules 150 places assises sont disponibles.
Par conséquent, la Cour souligne que ce procès sera retransmis en direct sur les chaines de télévision.
« Ce procès n’étant pas particulier, il n’est par conséquent pas nécessaire que les personnes intéressées tiennent à tout prix à le suivre en présentiel d’autant plus qu’il sera retransmis en direct sur les chaines de télévision », indique un communiqué du bureau du porte-parole du Conseil supérieur de la magistrature appelant à la sérénité tous ceux qui vont suivre le procès dans la salle pour éviter tout incident qui pourrait donner lieu au délit d’audience.
Alors que les partisans de l’ancien ministre de la Justice se mobilisent pour accompagner leur autorité morale, la Cour de Cassation a mis en garde contre l’attroupement aux alentours du lieu de l’audience.
« Il est impérieux qu’il n’y ait pas d’attroupements autour de la Cour de cassation, car tout trouble à l’ordre public ne sera pas toléré », a-t-il conclu.
Inculpé pour détournement présumé de 19 millions de dollars américains en lien avec la construction d’un complexe pénitentiaire à Kisangani, Mutamba qui a récemment remis sa démission, continue de clamer son innocence dénonçant un « complot politique » conçu à Kigali et executé par les animateurs du pouvoir judiciaire notamment le procureur général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde.
Selon lui, ce complot vise à freiner l’élan de réformes et de patriotisme insufflé au secteur de la justice depuis sa nomination aux fonctions du ministre de la Justice du gouvernement Suminwa.
« Malheureusement, au moment où, tel votre soldat, engagé dans des poursuites contre de hauts responsables de l’AFC/M23, je suis surpris par un coup de poignard dans le dos, à travers un complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de nos compatriotes, visant à freiner cet élan de réformes et de patriotisme. Ce complot ne vise pas ma personne, mais recherche à désorganiser la riposte gouvernementale face à l’agression rwandaise et à bloquer toutes les réformes internes en cours », a écrit Constant Mutamba dans sa lettre adressée au chef de l’État.
Mont Carmel NDEO