Le ministre des finances Nicolas Kazadi a présenté et défendu devant les députés nationaux, le 30 septembre 2023, le Projet de Loi portant réédition des Comptes de la Loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour l’exercice 2022.
Face à la flambée de critiques à l’Assemblée nationale au sujet de la problématique de la relance de minière de Bakwanga MIBA, le Ministre de finances a décidé de rompre le silence afin de fixer l’opinion sur ce qui est en train d’être fait pour dissiper tout malentendu.
« S’agissant de la MIBA d’abord premier constat, nous n’avons jamais reçu en tant que Ministre des finances une quelconque requête formelle de financement d’un plan de relance de la Miba, qu’il vienne du ministère du portefeuille qui a la tutelle administrative ou du ministère des Mines qui a la tutelle du secteur. Nous n’en avons jamais reçu ou encore même du ministère du budget qui engage les dépenses. Par contre, nous avons eu à discuter de plusieurs idées , de plusieurs plans de relance qui ont été à l’étude dont le plus important est celui fait par le COPIREP, qui aboutissait à un montant de 450 millions de dollars. vous êtes d’accord que ça n’a jamais été prévu dans un quelconque budget de notre pays pour la MIBA. »
Et d’ajouter :
« Je peux en citer quelques-uns : Une proposition qui a été faite de 45 millions de dollars à financer d’ailleurs l’implication d’une banque, en attendant que l’État mobilise la trésorerie. Cette banque je ne citerai pas son nom, elle ne cherchait qu’une seule chose: la garantie des remboursements du trésor et elle donnait l’argent à la disposition. Elle n’avait aucune préoccupation sur la solidité du projet lui-même. Et lorsque nous avons discuté avec la direction de la Miba de l’époque, quelques questions simples à combien produisez-vous le carat ? En moyenne on me dit 20 dollars. A combien rendez-vous le carat? 15 dollars. Alors comment allons-nous produire un carat à 20 dollars et le vendre à 15 dollars donc le vendre à perte et aller prendre un financement que ce soit d’une banque ou de l’État? Je pense en âme et conscience que si je le faisais, j’aurais failli et vous auriez pu me sanctionner gravement. » Dit-il
Et de poursuivre :
« Par contre, ça ce n’est qu’un exemple, l’autre proposition celle de 450 millions vous êtes d’accord avec nous que nous n’avions pas les moyens au niveau du budget de l’État pour nous engager à hauteur de 450 millions. Mais pour le faire, il faut que nous ayons une connaissance de la valeur de gisement des actifs de manière à mieux attirer , parce que nous avons constaté que depuis 2019 où nous sommes arrivés aux affaires nous avons vu défiler beaucoup de gens , beaucoup de grandes entreprises qui ont manifesté un intérêt de principe pour la Miba mais au fur et à mesure des discussions, elles se rendaient compte qu’il y avait pas d’éléments suffisamment probants pour aller plus loin », a-t-il lancé.
Il y a lieu de rappeler que, plus de dix ans que la société minière de Bakwanga (MIBA) est tombée en faillite causant ainsi plusieurs milliers de chômages. L’actuel président de la République en a fait son projet de société lors de sa campagne en 2018, qui jusque-là peine de renaitre de ses cendres
Hervé Kabwatila