Le président Togolais, Faure Essozimna Gnassingbé est officiellement médiateur de l’Union Africaine dans le processus de paix entre la RDC et le Rwanda, deux pays voisins dont les relations ne sont pas au beau fixe.
Choix de Joao Lourenço, président Angolais et président en exercice de l’Union Africaine, Faure Gnassingbé a été confirmé à ce rôle par l’Assemblée générale de l’UA qui l’a approuvé par procédure de silence et ce, après adoption d’une feuille de route détaillée pour guider le processus de médiation à l’avenir.
Dans une déclaration faite ce dimanche 13 avril, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey a remercié l’UA et ses pays membres pour la confiance exprimée à l’égard du président Gnassingbé, assurant que ce dernier contribuera « activement à la recherche d’une paix durable, à la réconciliation et à la stabilité dans la région des Grands Lacs ».
« Suite à la décision de la Conférence de l’Union africaine, adoptée par la procédure silencieuse, désignant S.E.M Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République Togolaise, en qualité de médiateur de l’Union africaine entre la République Démocratique du Congo et la République du Rwanda dans la crise dans l’est de la RDC, pour continuer les efforts de médiation de Joao Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola et Champion de l’Union africaine pour la Paix et la Réconciliation, le Togo exprime sa profonde gratitude au Bureau de la conférence des Chefs d’ États et de gouvernement de l’Union africaine, ainsi qu’au Président João Lourenço de la République Angola, Président en exercice de l’Union Africaine pour la confiance exprimée à l’égard du Président Faure E. Gnassingbé dans le cadre des efforts continus de résolution pacifique de la crise à l’Est de la République Démocratique du Congo. Le Président Faure Essozimna Gnassingbé contribuera activement à la recherche d’une paix durable, à la réconciliation et à la stabilité dans la région des Grands Lacs », a-t-il déclaré dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
Rétablir les relations entre la RDC et le Rwanda
Le Président du Togo a accepté cette responsabilité dans un contexte politique délétère tandis que les relations diplomatiques entre Kinshasa et Kigali sont tendues.
Les deux pays s’accusent mutuellement depuis longtemps de soutenir militairement et financièrement divers groupes armés rivaux notamment le M23 qui s’est emparé de plusieurs territoires dont les villes de Goma et de Bukavu le Nord et Sud-Kivu.
Kinshasa se base sur de nombreux rapports de l’ONU qui démontrent la présence de plus de 4000 militaires des forces de défense du Rwanda sur le territoire congolais.
De son côté, le gouvernement rwandais prétend que la RDC a donné refuge aux forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR),qui ont perpétré le génocide de 1994 ayant fait au moins 800 000 morts. De plus, il accuse constamment l’armée congolaise de collaborer avec ce groupe pour renverser le régime de Paul Kagame. Ces accusations ont repris de plus belle ces derniers mois.
Outre le rétablissement des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, le Président Togolais a également la mission d’obtenir le retrait de l’armée Rwanda et ses supplétifs du territoire congolais ainsi que de mettre en œuvre d’un plan de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ce groupe armé opérant dans l’Est de la RDC et impliqué dans le génocide rwandais.
Le président togolais, Faure Gnassingbé succède au président angolais, Joao Lourenço, qui a renoncé, le mois dernier, au rôle médiateur de l’Union africaine dans le conflit dans l’est de la RDC, après plusieurs tentatives à mettre fin aux hostilités dans la région.
Mont Carmel Ndeo