Le porte-parole des forces armées de la République démocratique du Congo ( FARDC), le général Sylvain Ekenge a réfuté les allégations selon lesquelles les officiers militaires de l’espace swahiliphone seraient ciblées par des arrestations arbitraires.
Lors d’un briefing spécial de presse axé sur « la prise en charge des militaires et leurs dépendants », organisé par le porte-parole du gouvernement, le général Ekenge a dénoncé une campagne de manipulation visant à distraire et à diviser l’armée dans un contexte marqué par la guerre dans l’Est du pays.
« La question des généraux swahiliphones arrêtés est un faux débat, surtout destinée à distraire l’armée et entraîner la division en son sein. Ce qu’on fait, c’est appliquer la loi lorsque quelqu’un est en contradiction avec la loi. La discipline militaire veut qu’on puisse être rigoureux en matière du respect des principes, des consignes et des lois », a déclaré le général Sylvain Ekenge.
Dans son intervention, le porte-parole de l’armée congolaise a précisé que chaque militaire, chaque officier pose des actes à titre individuel et non, au nom de son groupe ethnique ou linguistique.
« On ne peut pas nous parler des officiers swahiliphones qui sont ciblés, il n’y a pas que d’officiers swahiliphones, il y a aussi des officiers généraux d’autres espaces linguistiques qui sont aujourd’hui aux arrêts. On n’est pas officier parce qu’on porte la tenue. L’officier est un état, et cet état ne peut pas corrompre sa fonction et trahir ce qu’on est. On est contraint de servir la patrie jusqu’au sacrifice suprême », a-t-il souligné.
Cet officier militaire des FARDC a rappelé que les sanctions sont individuelles.
« Lorsque ces actes vont à l’encontre des lois, l’autorité sanctionne individuellement les contrevenants. Dire que seuls les officiers swahiliphones sont ciblés est une simplification. D’autres officiers, issus de différentes régions, sont également concernés. Mais ceux qui les arrêtent, d’où viennent-ils ? Le général Jules Banza est de cet espace. Son prédécesseur aussi. Ce débat est une distraction, qui ne fait qu’alimenter la division au sein de l’armée », a-t-il martelé.
Ce débat refait surface après que l’ancien président de la République, Joseph Kabila a dénoncé lors de son adresse à la Na du 24 mai dernier, des recrutements et mises en place ethniquement motivés ainsi que par l’emprisonnement « sans jugement » aussi bien de plusieurs militaires et officiers de haut rang, que des agents de l’ordre et de sécurité ainsi que des arrestations ciblées contre les militaires swahiliphones.
Mont Carmel Ndeo