Il ne s’est pas passé beaucoup de temps après le passage du chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi, dans la province de la Tshopo, précisément à Kisangani, pour la gouverneure de cette province, Madeleine Nikomba, de se livrer contre toute attente au règlement des comptes vis-à-vis du Directeur provincial de l’Office des routes/Tshopo, en l’occurrence M. Sylvain Atakilonga. L’autorité provinciale de la Tshopo a arraché de la part du Procureur général l’arrestation arbitraire du Directeur Provincial de l’Office des routes, au motif farfelu d’un prétendu détournement des fonds alloués aux travaux publics dans cette province du pays. Curieusement, la triste sainte colère politique de la gouverneure de la Tshopo survint, loin de tout hasard, après le passage du chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, par Kisangani.
En effet, depuis le vendredi 1er décembre dernier, Sylvain Atakilonga est détenu à la prison centrale de Kisangani pour des faits non avérés au regard des informations recoupées et dignes de confiance. Bien avant son incarcération au centre pénitentiaire de Kisangani, le Directeur Provincial de l’Office des routes/Tshopo avait été interpellé par le procureur pour un dossier de 750.000$ destinés aux travaux sur la RN4 Kisangani – Ituri, une somme d’argent semble-t-il que la direction provinciale aurait reçu et détourné. Malencontreusement, à en croire la société zhengwei technique cooperation SARL, dans une correspondance adressée à la Direction Générale de l’Office des routes, cette dernière confirmé la réception d’un montant de 527 978, 83 USD, relevé bancaire dudit paiement à l’appui, au titre du rapport sur la situation financière du projet relatif aux travaux de suppression de bourbiers et de remise en état de la RN4, tronçon Kisangani-Niania-Komanda (630Km), dans les provinces de la Tshopo, du Haut Uélé et de l’Ituri. Pour ne citer que cet élément de preuve de l’innocence du Directeur provincial de l’Office des routes Tshopo, d’autres détails de vérité méritent d’être relevés.
Après interrogatoire, Sylvain Atakilonga a, par ailleurs, révélé que sa direction n’était pas au courant de la somme d’argent de 750 mille dollars telle qu’évoquée par le procureur et de ce fait, ne l’a jamais reçue. Par ailleurs, le Directeur Sylvain Atakilonga a reconnu avoir plutôt perçu les fonds destinés au cantonnage manuel et remis aux structures qui s’occupent de maintenance des routes, à l’instar de la société zhengwei technique cooperation SARL, selon la correspondance ci-haut mentionnée.
Tous les éléments de preuve ont été ainsi présentés en vain au procureur par le Directeur provincial de l’Office des routes Sylvain Atakilonga.
« Toutes les structures de cantonnage manuel touchent leur argent à la caisse provinciale de l’Office des routes », note Sylvain Atakilonga. Malgré toutes les preuves fournies par le Directeur provincial de l’Office des routes ainsi que les témoignages de responsables des structures chargées de maintien des routes, le procureur a quand même ordonné l’incarcération de Sylvain Atakilonga. Les observateurs avertis de la politique de la Tshopo sont d’avis que c’est une manière pour Madeleine Nikomba de se laver face à l’immense humiliation qu’elle a subie devant Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. « Elle veut faire croire à l’opinion que si les routes n’ont pas été réhabilitées c’est parce que le Directeur de l’Office des routes a détourné l’argent. À travers l’arrestation de Sylvain Atakilonga, Nikomba pense redorer son image ternie dans l’opinion de la quasi-totalité des Tshopolais », murmure un acteur politique de la ville de Kisangani.
« Le procureur ne peut pas arrêter un Directeur provincial d’une entreprise publique sans que l’autorité provinciale ne soit au courant », déplorent moult observateurs qui voient la main noire de Madeleine Nikomba derrière l’arrestation de Sylvain Atakilonga.
Tout en dénonçant ce qu’ils appellent « arrestation arbitraire », les agents de l’Office des routes Tshopo exigent la libération sans condition de leur Directeur Provincial. Ils en appellent à l’implication des plus hautes autorités du pays pour la paix sociale dans cette entreprise publique.