A 69 ans, le plus latino des cardinaux des Etats-Unis est un bergoglien ouvert raisonnablement aux réformes, amateur de tennis et fin cuisinier.
En devenant pape sous le nom de Léon XIV, Robert Prevost, âgé de 69 ans, brise un tabou qui a longtemps prévalu dans l’Eglise catholique. Il était impossible pour un Etasunien, jusqu’en 2025, de prendre les rênes de cette institution, forte aujourd’hui d’1,4 milliard de fidèles à travers le monde, par peur, entre autres, de collusion avec la puissance américaine. En outre, l’épiscopat étasunien est l‘un des grands pourvoyeurs de fonds du Vatican. Comment cet homme secret et même presque timide selon ceux qui l’ont fréquenté a-t-il brisé cette loi d’airain ?
Prevost, né d’un père français, catéchiste dans sa paroisse et d’une mère italienne, est réputé être le plus «latino» des Américains. Sa biographie révèle, de fait, un parcours atypique et cosmopolite. Le nouveau pape est né à Chicago et a grandi aux Etats-Unis. Formé à l‘université de Philadelphie en mathématiques et en philosophie, il a été ordonné prêtre en 1982 puis a étudié à Rome jusqu’en 1987 et soutenu une thèse en droit canonique (le droit interne à l‘Eglise catholique), à l‘Angelicum, l‘université romaine de l‘ordre des Dominicains.
Par son parcours, Robert Prevost a dressé un pont entre l’Amérique du Sud et l‘Amérique du Nord. S’il est de nationalité américaine, il a, au cours de sa carrière religieuse, longuement séjourné au Pérou, une vingtaine années, d’abord comme missionnaire de son ordre, celui des augustiniens, de 1985 à 1998. Puis, Prevost séjourne à nouveau à Rome pendant une douzaine d’années exerçant.
La rédaction