Dans un document officiel publié ce jour, le Rwanda exprime sa profonde préoccupation suite à l’abandon des processus de Luanda et de Nairobi par le gouvernement de la République Démocratique du Congo ainsi que par l’indifférence de la communauté internationale.
Pour le gouvernement de Kigali, la République démocratique du Congo (RDC) a lancé des opérations de combat massives au Nord-Kivu, en violation des décisions des mécanismes régionaux.
Le Rwanda indique que sous l’administration du Président Félix Tshisekedi, les discours de haine et le tribalisme sont devenus une monnaie d’échange de la politique congolaise, et la discrimination ethnique ainsi que les arrestations et les tueries ciblées sont courantes.
« Le Rwanda est profondément préoccupé par l’abandon des processus de Luanda et de Nairobi par le gouvernement de la République Démocratique du Congo, ainsi que par l’indifférence de la communauté internationale devant le renforcement militaire considérable de la RDC. La RDC a lancé des opérations de combat massives au Nord-Kivu, en violation des décisions des mécanismes régionaux, qui visent clairement à expulser le M23 et les civils Tutsi congolais vers les pays voisins, travaillant de concert avec les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), une milice d’origine rwandaise directement liée au génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda en 1994. Les récentes avancées du M23 découlent directement de la décision de la RDC d’expulser, en décembre 2023, la force régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est qui supervisait les efforts de cessez-le-feu et de retrait » indique le document.
Et d’ajouter :
« La protection des droits et des vies des Tutsi congolais relève de la responsabilité de la République Démocratique du Congo. Son incapacité constante à le faire a exposé l’ensemble de la région des Grands Lacs à trente années de conflit et d’instabilité. Des centaines de milliers de Tutsi congolais ont vécu comme réfugiés en Afrique de l’Est depuis des décennies, oubliés de tous. Sous l’administration du président Félix Tshisekedi, les discours de haine et le tribalisme sont devenus une monnaie d’échange de la politique congolaise, et la discrimination ethnique ainsi que les arrestations et les tueries ciblées sont courantes. Les FDLR sont pleinement intégrées dans les forces armées congolaises(FARDC) comme l’a démontré, à maintes reprises, le groupe d’experts des Nations Unies » renseigne la source.
D’après la même source, l’ensemble de ces faits représentent une menace sérieuse pour la sécurité nationale de la République du Rwanda.
« L’ensemble de ces faits représentent une menace sérieuse pour la sécurité nationale du Rwanda. Face à la montée du risque, le Rwanda soutient fermement une résolution politique de la question du M23 par les Congolais eux-mêmes. Le Rwanda est catégoriquement opposé à toute nouvelle tentative d’externalisation forcée de ce problème sur son territoire » indique le gouvernement de Kigali.
Le Rwanda estime que, la déclaration publiée par le Département d’Etat américain le 17 février 2024 offre une image profondément tronquée de la réalité, en contradiction flagrante avec l’esprit du processus de renforcement de la confiance initié par la Directrice du Renseignement National américain en novembre 2023, qui avait créé un cadre constructif pour une désescalade de la situation.
« Les dirigeants politiques et militaires congolais, y compris le Président Félix Tshisekedi, ont également déclaré, à plusieurs reprises, leur intention d’envahir le Rwanda et de changer son gouvernement par la force. Le Rwanda les prend au mot, et a adapté sa position en conséquence, notamment via des mesures visant à assurer une défense aérienne totale du territoire rwandais, et à réduire les capacités aériennes offensives, pour faire face à l’introduction de drones d’attaque chinois CH-4 par la RDC en 2023, et aux violations répétées de l’espace aérien rwandais par les avions de chasse congolais » déclare le Rwanda.
Et de renchérir :
« La déclaration publiée par le Département d’Etat américain le 17 février 2024 offre une image profondément tronquée de la réalité, en contradiction flagrante avec l’esprit du processus de renforcement de la confiance initié par la Directrice du Renseignement National américain en novembre 2023, qui avait créé un cadre constructif pour une désescalade de la situation. Le Rwanda demandera des précisions au gouvernement américain pour savoir si cette déclaration représente un tournant dans sa politique ou résulte d’un simple manque de coordination interne. C’est le Département d’Etat américain qui avait, en décembre 2001, ajouté les FDLR – alors connues sous le nom de « ALIR » (aussi connues sous le nom d’Interahamwe et ex-FAR) – à sa liste des organisations terroristes en vertu du Patriot Act, à la suite de l’assassinat et de viols envers huit touristes occidentaux à Bwindi, en Ouganda, dont deux Américains» Peut-on lire dans cette correspondance.
Par ailleurs, le Rwanda apprécie et soutient pleinement les efforts de médiation inlassables des dirigeants régionaux, notamment du président angolais João Lourenço.
Il s’engage également à prendre des mesures extraordinaires pour garantir la sécurité et la stabilité de notre région, en agissant sur les causes profondes du conflit.