Le responsable de la morgue de l’hôpital général de référence de Makala, (ex-Sanatorium), à Selembao, dans le centre de Kinshasa, en République démocratique du Congo a lancé́ ce mercredi 26 fevrier 2025 un appel pressant pour l’évacuation de 208 corps, dont 201 appartiennent à des prisonniers et 7 à des indigents. Cette demande, formulée par correspondance, a été rendue publique ce mercredi, mettant en lumière une situation alarmante pour la santé publique dans la région.
Les corps, en état de décomposition avancée, représentent un risque sanitaire majeur, tant pour le personnel de la morgue que pour la population environnante. Les autorités sanitaires sont désormais confrontées à une urgence qui nécessite une réponse rapide et efficace pour éviter toute propagation de maladies.
Selon des sources proches de l’hôpital, la morgue est actuellement saturée, dépassant largement sa capacité d’accueil. Cette situation est exacerbée par le nombre élevé de décès survenus ces derniers mois, notamment parmi la population carcérale, en raison de conditions de détention difficiles et de problèmes de santé non traités.
« Nous vous informons que 208 corps sans vie dont 201 prisonniers et 7 indigents sont actuellement abandonnés à la morgue de l’Hôpital Général de Référence de Makala. Ces corps, non embaumés ni traités au formol, sont, en décomposition avancée. Nous sollicitons le transfert de ces corps sans vie vers la morgue centrale de Kinshasa pour leur conservation appropriée. Il y a une odeur insupportable qui indispose les personnes qui travaillent à l’hôpital général de référence de Makala. Les locaux situés à proximité de la morgue sont particulièrement touchés. C’est une odeur nauséabonde qui indispose aussi les gens qui habitent les parcelles voisines à l’hôpital. Moi-même je l’ai senti hier quand j’étais au travail. Les passants s’en plaignent aussi. Il s’agit de corps en décomposition abandonnés à la morgue» Peut-on lire sur le communiqué de l’hôpital général de référence de MAKALA dont une copie consultée en ce jour et signé par le docteur Bienvenu Makuika, médecin généraliste.
Les responsables de la santé publique ont été alertés et une réunion d’urgence est prévue pour discuter des mesures à prendre. Des solutions temporaires, telles que l’augmentation de la capacité d’accueil des morgues ou l’organisation de funérailles collectives, pourraient être envisagées pour faire face à cette crise.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont également exprimé leur inquiétude face à cette situation, appelant à une amélioration des conditions de vie dans les prisons et à une attention accrue aux soins de santé des détenus.
La communauté locale, quant à elle, suit de près l’évolution de cette situation, consciente des implications sanitaires et sociales qu’elle engendre. Les autorités sont appelées à agir rapidement pour garantir la sécurité et la santé de tous.
Cette demande d’évacuation des corps met en exergue des problématiques plus larges liées à la gestion des établissements pénitentiaires et à la santé publique en République Démocratique du Congo. Les prochaines heures seront cruciales pour déterminer les actions qui seront mises en œuvre afin de remédier à cette crise humanitaire.
HERVÉ KABWATILA