Le Coordonnateur humanitaire en République démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis, a dans un document publié ce mardi 4 mars 2025 exprimé sa profonde préoccupation face à la multiplication des incidents de violence ciblée contre les civils, les infrastructures médicales et éducatives et le personnel humanitaire dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Ces actes constituent non seulement de graves violations des droits humains fondamentaux, notamment du droit à la vie, mais également des violations du droit international humanitaire (DIH).
Lemarquis a souligné que ces actes de violence exacerbent une situation déjà critique, touchant plus de 21,2 millions de personnes à travers le pays, qui font face à des crises multidimensionnelles. « La sécurité des civils et des travailleurs humanitaires doit être une priorité absolue. Les attaques contre les infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux et les écoles, sont inacceptables et doivent cesser immédiatement », a-t-il déclaré.
Les provinces du Nord et du Sud-Kivu, déjà marquées par des conflits armés et des tensions intercommunautaires, voient leur situation se détériorer davantage. Selon les dernières évaluations, les violences récurrentes ont conduit à des déplacements massifs de populations, aggravant ainsi les besoins humanitaires. « Nous faisons face à une crise humanitaire sans précédent, et il est impératif que la communauté internationale réagisse rapidement pour soutenir les efforts de secours », a ajouté Lemarquis.
Le Coordonnateur a également appelé à une mobilisation accrue des ressources pour répondre aux besoins urgents des populations touchées. « Les agences humanitaires doivent pouvoir accéder aux zones affectées sans entrave, afin de fournir l’assistance nécessaire à ceux qui en ont le plus besoin », a-t-il insisté.
« Entre le 1er et le 3 mars 2025, plusieurs hôpitaux de Goma ont été délibérément pris pour cible par des acteurs armés, marquant une nouvelle escalade de la violence contre les structures médicales et le personnel de santé. Le 27 février 2025, des explosions lors d’un rassemblement public à Bukavu, au Sud-Kivu, ont fait au moins 13 morts et des dizaines de blessés parmi la population civile. En outre, des rapports font état d’une augmentation inquiétante des enlèvements de civils, notamment à proximité d’écoles et d’établissements de santé, dans les territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Nous appelons toutes les parties à protéger les civils et à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. Les infrastructures médicales et éducatives, ainsi que le personnel humanitaire, doivent être protégés en toutes circonstances. Ces actes inacceptables compromettent également directement l’assistance humanitaire, dont dépendent des millions de personnes. » Peut-on lire dans ce document dont une copie consultée par la rédaction de FOXTIME.CD en ce jour
Et d’ajouter :
« Nous rappelons à tous les acteurs que toute attaque contre ces structures essentielles constitue une violation grave du droit international humanitaire et doit cesser immédiatement. Nous réaffirmons également les principes fondamentaux de neutralité, d’impartialité et d’indépendance qui guident l’action humanitaire. Notre seule mission est de fournir assistance et protection aux populations vulnérables, indépendamment de considérations politiques ou militaires. Alors que la crise s’aggrave, nous appelons la communauté internationale à intensifier ses efforts pour soutenir la réponse humanitaire en RDC. En 2025, 21,2 millions de personnes sont touchées par des crises multidimensionnelles. Les acteurs humanitaires ont besoin de 2,5 milliards de dollars pour fournir une assistance vitale à 11 millions de personnes, en répondant aux besoins urgents en matière de protection, de santé, de sécurité alimentaire et d’accès aux services de base. Pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, nous exhortons une fois de plus toutes les parties concernées à prendre des mesures urgentes pour rouvrir les aéroports de Goma (Nord-Kivu) et de Kavumu (Sud-Kivu). » Poursuit-il
La communauté internationale est appelée à renforcer son engagement en faveur de la paix et de la sécurité en RDC, alors que le pays continue de faire face à des défis humanitaires majeurs. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer la capacité des acteurs humanitaires à répondre à cette crise grandissante.
HERVE KABWATILA