Le président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), Christian Bosembe fustige la posture adoptée par l’ancien Chef d’Etat, Joseph Kabila, en rapport avec la percée du M23, bras séculier de l’armée rwandaise, dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
A travers une tribune partagée par ses services de communication, fin février, le prédécesseur de Félix Tshisekedi avait déclaré que « le M23 est présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d’un État étranger sans revendications légitimes ».
Réagissant à ces propos lors d’une séance de sensibilisation des étudiants sur les enjeux sécuritaire de l’heure, le président du CSAC accuse l’ancien Président de la République d’avoir légitimé le M23 en prenant position contre son pays.
« L’homme congolais est apte à obéir à la loi que si c’est lui qui la dicte, s’il ne dicte plus, la loi devient un problème pour lui. Jusqu’à ce que vous avez un ancien Président qui n’a pas géré le pays convenablement, qui n’a pas sécurisé le pays, qui a désarticulé, déstructuré le pays et se présente aujourd’hui comme un bouclier du M23 dans le seul but de légitimer ce mouvement en disant que le M23 est un mouvement des congolais, parce qu’on y a placé un pantin pour congoliser », a-t-il déclaré dénonçant la violation de l’article 5 de la Loi du 26 juillet 2018 portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués.
« Kabila a rompu ce pacte en parlant et en prenant position contre le pays qu’il a dirigé pendant 18 ans », regrette le président de cette institution d’appui à la démocratie qui accuse par ailleurs, l’autorité morale du FCC de n’avoir pas doté le pays d’une armée persuasive ni d’éradiquer les groupes armés actifs malgré ses 18 ans à la tête du pays.
« Le Président Kabila a désaxé l’armée, complètement désemparée. Mobutu avait laissé selon les statistiques, 20 groupes armés, Kabila, le père, avait laissé une vingtaine, une trentaine au maximum une cinquantaine, mais Joseph Kabila a laissé 120 groupes armés, et il revient aujourd’hui donner des leçons », a-t-il argué.
A l’aube de la première alternance politique, la RDC s’est dotée d’une loi portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués (Présidence).
Dans son article 5, cette loi stipule que tout ancien Président de la République élu est soumis à une obligation générale de réserve, de dignité, de patriotisme et de loyauté envers l’État.
L’obligation de réserve implique notamment l’interdiction formelle de divulguer ou de révéler des secrets d’État ou des informations qui, en raison de leur nature et/ou de leurs conséquences, ne peuvent être connues que des seules autorités nationales, tandis que l’obligation de dignité consiste à adopter un comportement ou des attitudes qui ne violent pas la loi, ni ne portent atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Mont Carmel Ndeo