Le Fonds monétaire international (FMI) a salué la résilience dont a fait preuve l’économie de la RDC, en dépit de l’exacerbation de la crise sécuritaire et humanitaire dans la partie orientale du pays.
C’est l’affirmation faite par Calixte Ahokpossi, chef de mission pour la RDC, à l’issue de son séjour du 30 avril au 13 mai à Kinshasa, dans le cadre des discussions relatives à la première revue du programme économique et financier soutenu par l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC).
« Depuis le dernier trimestre de 2024, la RDC est confrontée à une escalade du conflit armé dans sa partie Est. L’intensification des hostilités a coûté la vie à des milliers de personnes et causé de graves répercussions humanitaires, sociales et économiques, en particulier dans les provinces occupées du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. L’activité économique est restée résiliente, avec une croissance robuste du PIB de 6,5 % en 2024 », a déclaré le chef de mission du FMI soulignant que la croissance devrait rester supérieure à 5 % en 2025, portée par le dynamisme continu du secteur extractif.
L’institution du système de Bretton Woods a également noté que la stabilité du taux de change depuis mi-2024, conjuguée au resserrement approprié de la politique monétaire, ont contribué à atténuer les tensions inflationnistes.
Le FMI souligne néanmoins que l’escalade du conflit a beaucoup pesé sur les finances publiques.
« Des dépassements sur les dépenses publiques, liés à une forte augmentation des dépenses exceptionnelles de sécurité, des investissements publics et des transferts aux provinces et aux entités publiques, n’ont été que partiellement compensés par une bonne collecte des recettes budgétaires. Ainsi, le déficit budgétaire intérieur à fin 2024 a dépassé son plafond programmé. Les pressions sur les dépenses se sont également accrues, les dépenses exceptionnelles de sécurité étant restées élevées jusqu’à fin avril 2025, et les salaires des militaires et des policiers ayant été doublés depuis mars afin de booster le moral des troupes », a martelé Calixte Ahokpossi.
Malgré les défis, le FMI a reconnu des progrès encourageants réalisés sur l’agenda des réformes structurelles. Il s’agit notamment des réformes axées sur la modernisation de la gestion des finances publiques (GFP); l’opérationnalisation de la Direction générale du Trésor (DGTCP); déconcentration graduelle de l’ordonnancement des dépenses dans les ministères sectoriels; la mise en place du compte unique du Trésor (CUT) et la transition vers un cadre budgétaire hors ressources du secteur extractif visant à protéger les dépenses publiques de la volatilité des recettes extractives.
Afin de sauvegarder les objectifs du programme soutenu par la FEC, qui a été recalibré pour s’adapter aux nouvelles réalités consécutives à l’intensification du conflit, le FMI a recommandé les mesures crédibles visant à accroître la mobilisation des recettes budgétaires et à rationaliser les dépenses non prioritaires, ainsi qu’une accélération des réformes.
Mont Carmel Ndeo