Alors que les travaux de la table ronde sur l’Etat de siège instauré dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu débutent ce lundi 14 août 2023 au palais du peuple, l’ancien président de la centrale électorale Corneille Nangaa Yobeluo monte au créneau en qualifiant ce régime d’exception d’un échec prédit et d’une décision cavalière prise par le Président de la République Felix Tshisekedi
Pour Corneille Naanga, l’Etat de siège a fragilisé les piliers de souveraineté de l’Etat et accentué la criminalité dans les provinces militarisées à dessein et nullement au bénéfice de la République, le bilan est sanglant, preuve d’un désordre organique qui s’est installé à la tête de l’Etat.
« La messe que compte organiser le Gouvernement sur et autour de l’état de siège sonne le glas d’un échec prédit d’une décision cavalière prise dans la foulée par le Président de la République sans planification ni approche opérative, preuve, s’il en faut, du désordre organique qui s’est installé à la tête de l’État. En effet, l’Etat de siège a fragilisé les piliers de souveraineté de l’Etat et accentué la criminalité dans les provinces militarisées à dessein et nullement au bénéfice de la République, bien au contraire. Ce totalitarisme par une administration militaire « État de siège » a davantage endeuillé la région (Nord-Kivu et Ituri) plutôt que de l’épargner des affres de la guerre. » Peut-on lire ce document publié ce lundi 14 aout 2023 dont une copie parvenue à la rédaction de Foxtime.CD
Et d’ajouter :
«Instauré depuis le 3 mai 2021, c’est sous le régime d’état de siège que le M23 a attaqué Bunagana et conquis des pans entiers du territoire national pendant que le CODECO a, de son côté, gagné plus d’épaisseur dans la criminalité sauvage. Le bilan est sanglant! Plus de morts ; plus de restrictions de l’espace politique et économique; Bunia, Beni, Butembo, Sake et Goma asphyxiés, un nombre exponentiel de déplacés de guerre abandonnés à eux-mêmes et les forces négatives ont repris du poil de la bête devenant des alliés objectifs des principaux belligérants. L’état de siège, une idée préalablement étrangère émise par les « frères et partenaires fiables » du régime (Paul Kagame), était un attrape-nigaud destiné à mettre en pièces I ‘administration des entités concernées. » Indique-t-il
Et de poursuivre :
« Proclamé dans la précipitation, instaurée unilatéralement et dans l’irrévérence constitutionnelle sous prétexte de restaurer la paix par l’éradication des forces négatives (FDLR, ADF-Nalu, CODECO et MAI-MAI notamment), l’état de siège aura été un chapitre malheureux de la stratégie de 1’ennemi naïvement endossée par notre Gouvernement. Utilisé comme une mailloche de répression, l’état de siège a servi d’instrument d’écrasement de la dissidence politique interne pendant que le régime collabore avec les institutions militaires d’agression. Étonnant de voir que les forces négatives que l’Etat de siège était censé combattre deviennent ces jours les alliés du régime. Les Mai-Mai sont devenus, on ne sait par quelle baguette magique, les WAZALENDO et on compterait désormais certains éléments des FDLR au sein de la Garde Républicaine aussi bien à Kinshasa qu’à Lubumbashi. Le CODECO se voit de son côté doté d’engins, d’équipements et des matériels d’exploitation de minerais à Djugu et Mahagi. » Lâche-t-il
Signalons que, la table ronde sur l’évaluation de l’Etat de siège instauré dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, débute ce 14 aout et prendra fin le 16 en cours, et réunira, la Présidence de la République, l’Assemblée nationale, Le Sénat, le Gouvernement, les organes du pouvoir judiciaire, les assemblées provinciales, les gouvernements provinciaux et le pouvoir coutumier , Les personnes mandatées par les confessions religieuses, les organisations et associations reconnues, de la Fédération des entreprises du Congo ainsi que les experts
Hervé Kabwatila