Le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) a rendu public, dimanche 09 juin 2024, son rapport sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo, en indiquant qu’au moins 494 cas des violations et atteintes aux droits de l’homme ont été documentés au cours du mois d’avril 2024, dont 41% dans les zones affectées par les conflits armés.
Selon ce rapport, sur toutes les violations et atteintes documentées dans les provinces en conflit, 64% (soit 264 atteintes) par les groupes armés, 34% (soit 140) par les agents de l’Etat et six 6 autres ont été commises conjointement par les agents de l’Etat et les groupes armés (dont quatre par les FARDC conjointement avec les Wazalendo à Goma et dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, ainsi que 2 par les autorités administratives en connivence avec le groupe armé Raia Mutomboki dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu).
«Dans ce rapport, au moins 494 cas des violations et atteintes aux droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national touchant 1395 victimes, notamment 999 hommes, 251 femmes, 129 enfants dont 64 garçons, 51 filles, 14 enfants de genre inconnu et 16 individus de genre et âge inconnus, ont été documentés Cette augmentation significative reflète la persistance des affrontements meurtriers dans les provinces en conflit. Cela est dû principalement à l’augmentation des atteintes par les principaux groupes armés, tels que la CODECO, les ADF, les différents groupes et factions Maï-Maï dont les Raia Mutomboki. De toutes les violations et atteintes documentées dans les provinces en conflit, 64% (soit 264 atteintes) ont été commises par les groupes armés, 34% (soit 140) par les agents de l’Etat, six ont été commises conjointement par les agents de l’Etat et les groupes armés (dont quatre par les FARDC conjointement avec les Wazalendo à Goma et dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu et deux par les autorités administratives conjointement avec le groupe armé Raia Mutomboki dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu) » rapporte le BCNUDH.
Et d’ajouter :
« À l’instar du mois précédent, les agents de l’Etat ont été responsables de plus de la moitié de ces violences sexuelles avec un total de huit victimes, soit 57% de tous les cas. Au cours de la période en revue, le BCNUDH conformément à son mandat a continué la surveillance et la documentation des atteintes aux droits économiques et sociaux notamment les droits à la santé, à l’éducation et à l’alimentation dans les provinces affectées par le conflit où de nombreux obstacles empêchent les populations de jouir de ces droits. L’activisme des groupes armés comme le M23, la CODECO, les ADF et d’autres groupes actifs ainsi que les affrontements pour le contrôle de territoires entrainent des déplacements forcés de populations et entravent la fourniture des services sociaux de base et de l’assistance humanitaire aux populations affectées par le conflit. Par ailleurs, 77 cas de morts en détention, soit une augmentation de plus de la moitié des cas enregistrés le mois précédent, ont été enregistrés au cours du mois d’avril. La province du Nord-Kivu, indique savoir le rapport du BCNUDH, a enregistré la majorité des cas de morts en détention, soit 32, le Kwilu 29, le Kongo-Centra sept, le Tanganyika cinq, le Haut-Katanga trois et le Kasaï-Central un. Les principales causes de ces décès sont liées à la surpopulation carcérale, aux mauvaises conditions de détention, à l’insuffisance alimentaire et à l’absence ou l’insuffisance de l’accès des détenus aux soins de santé» affirme le BCNUDH.
Le BCNUDH souligne par ailleurs que, plusieurs personnes sont mortes dans les différentes provinces de la République démocratique du Congo, avec comme principales causes, la surpopulation carcérale.
HERVE KABWATILA