Dans un message publié ce vendredi 28 février 2025, les évêques membres de l’Association des Évêques Catholiques de l’Afrique Centrale (ACEAC) ont lancé́ un appel pressant aux Chefs d’État de la Communauté́ de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté́ de Développement de l’Afrique Australe (SADC) pour qu’ils mettent en œuvre les résolutions adoptées lors de leur sommet conjoint à Dar-es-Salaam.
Les évêques ont exprimé́ leur soutien à la désignation des animateurs des processus de Nairobi et de Luanda, qui ont récemment été́ fusionnés. Dans leur déclaration, ils ont souligné́ l’importance de ces initiatives pour la paix et la stabilité́ dans la région. « Nous accueillons dans la foi et l’espérance la désignation des animateurs de ces processus », ont-ils déclaré, tout en affirmant leur disponibilité́ à contribué activement à l’édifice de la paix, en tant que protagonistes de leur mission évangélique.
Les évêques ont également évoqué la nécessité́ de transformer les conflits en opportunités de développement. « Nous voulons que nos pays transforment les épées qui tuent en socles de charrue pour le développement de la sous-région », ont-ils insisté, appelant à un changement de paradigme qui privilégie la coopération et le progrès plutôt que la violence.
Ce message intervient dans un contexte de tensions persistantes dans plusieurs pays de la région, où les conflits armés et les crises humanitaires continuent de faire des ravages. Les évêques de l’ACEAC, par leur déclaration, espèrent encourager les dirigeants à prendre des mesures concrètes pour instaurer un climat de paix durable.
Ci-dessous les détails sur le Message des Évêques membres de l’ACEAC à la population de la sous-région des Grands-Lacs dont une copie parvenue à la rédaction de FOXTIME.CD en ce jour.
1.Depuis plus de trois décennies, notre sous-région est astreinte à des pesanteurs de perturbation de la paix à plusieurs niveaux et entre plusieurs instances de nos sociétés, jusqu’aux conflits devenus récurrents entre nos Etats. La sous-région est au bord de l’implosion au risque décréer une généralisation de foyers d’incendies meurtriers.
2.Toute cette situation affecte des pans entiers des territoires avec une augmentation exponentielle de pertes de vies humaines, d’orphelins, de veufs et veuves, de déplacés et de réfugiés. Nous ne pouvons que condamner les évènements qui causent ces atrocités ainsi que les idéologies qui en balisent le chemin.
- Profondément affectés et blessés en nous-mêmes au regard de la tournure que prennent ces conflits, nous, Cardinaux et Évêques Catholiques de nos trois pays des Grands Lacs le Burundi, la République Démocratique du Congo et le Rwanda – nous sommes réunis à Dar-es-Salaam, Capitale de la République-Unie de Tanzanie, pour approfondir notre engagement pour la paix entre nos communautés et entre nos pays.
- Nous exhortons les Chefs d’Etat de la Communauté́ de l’Afrique de l’Est(EAC) et de la Communauté́ de Développement de l’Afrique Australe(SADC) à mettre en œuvre les résolutions de leur sommet conjoint de Dar-es-Salaam. Nous accueillons dans la foi et l’espérance la désignation des animateurs des processus de Nairobi et de Luanda, désormais fusionnés. Nous leur assurons de notre disponibilité́ à apporter notre part de contribution à l’édifice de la paix dont nous sommes des protagonistes de par notre mission évangélique. Nous voulons que nos pays transforment les épées qui tuent en socles de charrue pour le développement de la sous-région.
- Nous sommes de cœur avec la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Eglise du Christ au Congo (ECC) qui se sont engagées à promouvoir le Pacte social pour la paix et le bien-vivre-ensemble en RD Congo et dans toute la sous-région, contribuant ainsi à la mise en route du plan de paix de l’ACEAC. Nous interpellons tous les chrétiens de notre sous-région à porté ce souci. Corroborant l’appel du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar(SCEAM), nous leur demandons notamment de saisir l’opportunité́ de la période de Carême pour intensifier les temps de prière, d’adoration, de pèlerinage, de jeune et de chemins de croix pour la paix et la justice.
- A l’intention des pays, des organismes et des firmes multinationales, nous relayons les paroles du Pape François lors de sa visite apostolique à Kinshasa en janvier-février 2023 « Retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ». Notre région doit cesser d’être un lieu de convoitises et d’intérêts mondiaux qui s’entrechoquent et appauvrissent nos populations.
- Notre sous-région est devenue une zone de peurs mutuelles des uns envers les autres. Nous dénonçons les idéologies meurtrières véhiculées ici et là et nous en appelons à des enquêtes approfondies pour vérifier les allégations des crimes de génocide, crimes de guerres et crimes contre l’humanité́ qui ont déjà̀ endeuillé notre sous-région et rétablir toutes les victimes sans discrimination dans leurs droits et leur dignité́.
- Les groupes armés qui sèment la mort pullulent dans notre sous-région. Nous leur demandons d’arrêter de défendre leurs revendications par la voie des armes qui tuent leurs propres frères et sœurs. Nous demandons que chaque Etat aménage un cadre efficace de dialogue et d’écoute.
Les leaders religieux ont toujours joué un rôle crucial dans la promotion de la paix et de la réconciliation en Afrique. Leur appel à l’action résonne comme un rappel de la responsabilité́ collective des gouvernements et des citoyens dans la construction d’un avenir meilleur pour tous.
HERVE KABWATILA