Au sein de la banque Equity BCDC, un plan de licenciement massif et abusif serait en préparation, visant plus de 460 employés répartis dans différentes agences de cette institution financière.
Dans une correspondance adressée au ministre du Travail, l’intersyndicale Equity BCDC souligne que les travailleurs ciblés sont victimes de leur engagement envers la croissance de la banque depuis la fusion entre Equity Bank Congo et BCDC en 2020.
« En effet, le 05 juin courant, nous recevions de l’employeur Equity BCDC, une lettre référencée N/Réf: L/RH/2025/06/016, ci-jointe, nous conviant à une réunion d’information le lendemain dans les installations de la Banque. L’information dont question portait sur une enquête menée par le Groupe Equity à partir du Kenya, dont les résultats auraient révélé environ 460 agents soupçonnés de fraude et qui seront soumis mutatis mutandis à une procédure disciplinaire rigoureuse et exemplaire », indique l’intersyndicale.
Pour contextualiser cette grogne, l’intersyndicale rappelle que les relations entre l’employeur Equity BCDC et son personnel se sont détériorées depuis fin janvier 2025.
« Depuis le 30 janvier 2025, nous sommes dans un long processus de conciliation assuré par l’Inspection Générale du Travail que l’Intersyndicale avait pris l’initiative de saisir suite à la non et mauvaise application du Barème Salarial négocié et scellé dans le Protocole d’Accord du 26 Novembre 2024 à l’ensemble du personnel et au refus de finaliser les travaux sur la classification des emplois. Depuis le début de la conciliation, nous sommes allés de report en report au fil des mois, si bien qu’à ce jour, les agents Equity BCDC n’attendent rien d’autre que l’intégration à la classification des emplois dont les travaux venaient de s’achever en date du 23 mai 2025, et l’alignement au nouveau Barème Salarial avec effet rétroactif au 1er Novembre 2024 », explique l’intersyndicale.
Cette structure, chargée de la protection des droits des employés, estime que l’attitude de l’employeur s’apparente à une fuite de responsabilités, en contradiction avec la vision du Président de la République, qui promeut le travail décent et la protection de la main-d’œuvre. Cette situation est à l’origine d’une frustration croissante.
« Or, cette même main d’œuvre, que vous êtes censés défendre avec responsabilité, se voit aujourd’hui être licenciée en silence, tandis que l’employeur Equity BCDC se glorifiera demain d’être l’un des meilleurs recruteurs de la jeunesse », déplore l’intersyndicale.
Face à cette situation, l’intersyndicale Equity BCDC invite le ministre du Travail à enjoindre l’employeur à ne pas engager d’actions avant de fournir les quatre éléments suivants :
- Le code de bonne conduite ainsi que toute procédure interne concernant les enquêtes en cas de suspicions.
- La liste exhaustive des agents concernés par ces investigations et la qualification des faits pour chaque cas.
- La période couverte par les faits faisant l’objet des enquêtes.
- Le montant global estimé des fraudes identifiées à ce jour.
Devant cette situation préoccupante, l’intersyndicale sollicite une intervention personnelle et urgente pour :
- Suspendre immédiatement cette procédure cavalière et arbitraire.
- Engager un dialogue tripartite impliquant l’employeur, les représentants syndicaux et l’administration du travail.
- Garantir le respect des droits fondamentaux des travailleurs ainsi que des obligations légales relatives aux relations professionnelles.
Mont Carmel Ndeo