Alors que les affrontements entre les rebelles de l’AFC-M23 et les Wazalendo se poursuivent sur plusieurs fronts, la situation humanitaire se dégrade et la population continue d’en subir les conséquences.
À Fizi, un territoire de la province du Sud-Kivu, les déplacés vivent dans des conditions précaires.
L’administrateur du territoire de Fizi, Kalonji Badibanga, a alerté sur la menace qui pèse sur les déplacés de sa région, y compris les enfants, après le drame de Kasaba.
« Les affrontements dans les moyens et hauts plateaux de Fizi ont entraîné un afflux massif de déplacés vers plusieurs villages tels que Kasonge, Kichula, Lumanya, Kananda, Mukera, Atete, Nakitumba, Kazaroho, Ilambo, etc., où l’on dénombre des milliers de personnes déplacées », a-t-il confié à l’ACP, soulignant que des femmes, des enfants, des hommes et des jeunes dorment dans la brousse, sans moyens de survie ni protection.
« Nous craignons que les hommes armés, notamment les rebelles du M23 et leurs alliés de Twigwaneho, puissent facilement les massacrer et enrôler de force les jeunes dans leur mouvement, car ces derniers n’ont plus accès à l’éducation. Pire encore, des femmes enceintes accouchent en pleine brousse, exposées à tous les risques », a-t-il déclaré.
Face à cette situation, il a appelé le gouvernement congolais à fournir une aide urgente pour secourir les déplacés internes de Fizi, dont les maisons ont été incendiées par les éléments du M23 et de Twigwaneho. Il a également plaidé pour une assistance gouvernementale à ceux qui ont été blessés par balles et à ceux qui ont perdu des proches dans ce conflit dans les hauts plateaux du territoire de Fizi.
Depuis mars, des affrontements successifs ont entraîné une détérioration rapide de la situation humanitaire des communautés, déjà confrontées à leur dixième épisode de déplacement depuis la fin de l’année 2024.
Selon plusieurs alertes humanitaires, plus de 129 500 personnes déplacées ont été recensées dans les territoires de Fizi et Mwenga (secteur d’Itombwe) parmi lesquelles les Babembe, les Bafuliru, les Banyindu, les Babuyu, les Banyamulenge et d’autres tribus vivant dans les hauts plateaux, qui se trouvent dans une situation extrêmement difficile.
Mont Carmel Ndeo