Lors de son séjour à Rome en Italie, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu s’est exprimé dans une interview accordée à une agence de presse dénommée ‘’Agenzia Fides’’ le vendredi 19 avril 2024, sur l’insécurité grandissante dans l’Est de la République démocratique du Congo, causée par le M23/RDF.
Ce prélat catholique regrette qu’au lieu de renforcer l’armée régulière, le gouvernement de la République démocratique du Congo a choisi d’outiller des groupes armés qui finissent par devenir un danger.
« Le M23 continue de conquérir des territoires alors que l’armée congolaise se trouve dans une situation de confusion totale. Il est devenu clair que ce groupe « Wazalendo » n’est pas homogène. Même certains de ses membres sont passés dans les rangs du M23. Il est difficile de contrôler ces groupes armés qui se réfèrent à autant de chefs. Le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés, comme le « Wazalendo », mais aussi à certains appartenant aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, groupe fondé au début des années 2000 par les survivants de l’ancien régime Hutu rwandais), en espérant que ces groupes soutiendraient l’armée face à l’avancée du M23. Tous ces groupes sont aujourd’hui bien armés et c’est la population qui en paie le prix, générant toutefois un risque d’insécurité généralisée » a déclaré Fridolin Ambongo dans une interview accordée à l’agence « Fides »
Et d’ajouter :
« Au lieu de renforcer l’armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien formés, le gouvernement a fait le choix, à notre avis dangereux, d’armer ces groupes qui finissent par devenir un danger pour la population, en agressant les citoyens, en commettant des vols et des meurtres, et en se lançant dans le commerce illégal des minerais extraits des mines artisanales de la région. Avec l’arrestation et la condamnation à mort de l’inspirateur du « Wazalendo », il est devenu clair que ce groupe n’est pas homogène ; même certains de ses membres sont passés dans les rangs du M23. Il est difficile de contrôler ces groupes armés qui se réfèrent à autant de chefs. Au lieu de renforcer l’armée régulière avec des soldats sélectionnés et bien formés, le gouvernement a fait le choix, à notre avis dangereux, d’armer ces groupes qui finissent par devenir un danger pour la population, en agressant les citoyens, en commettant des vols et des meurtres, et en se lançant dans le commerce illégal des minerais extraits des mines artisanales de la région » a-t-il regretté.
Par la même occasion l’archevêque métropolitain de Kinshasa a souligné que les évêques de la province ecclésiastique de Bukavu ont fait une analyse très lucide de la réalité vécue dans l’Est de la RDC.
HERVE KABWATILA