Mary Lawlor, Rapporteur Spécial sur la situation des Défenseurs des Droits de l’Homme des Nations-Unies, a dans sa déclaration faite jeudi 20 juin 2024, mis un accent particulier sur les agressions et meurtres dont sont victimes les défenseurs des droits de l’homme en République démocratique du Congo (RDC).
Cette personnalité de l’ONU s’inquiète des attaques répétitives des ennemis de la paix, ciblant les défenseurs des droits humains, particulièrement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo.
« De juin 2023 à avril 2024, 387 défenseurs des droits humains et 67 journalistes ont été victimes des incidents d’intimidation, des menaces de violence physique, des attaques et des actes de représailles, perpétrés à la fois par des agents de l’État et des groupes armés. Les attaques, les intimidations et les assassinats de défenseurs des droits humains se poursuivent quotidiennement en République démocratique du Congo, malgré les appels répétés aux autorités pour qu’elles intensifient leurs efforts pour enquêter sur les violations des droits humains dans le pays et arrêter et traduire les auteurs en justice », a dénoncé Mary Lawlor, rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des droits de l’homme.
Et d’ajouter :
« Lorsque LUCHA a organisé des manifestations publiques contre les récentes attaques contre leur village dans la province du Sud-Kivu, le groupe rebelle a envoyé des forces armées pour les arrêter, les forçant à fuir et à se cacher. Aujourd’hui encore, ils continuent de recevoir des menaces de mort et de vivre cachés. L’une des mères des femmes a été enlevée par le même groupe rebelle en février 2024 et aurait été exécutée pour n’avoir pas révélé où se trouvait sa fille. Aucune enquête n’a été ouverte sur ce meurtre. De nombreuses exécutions de défenseurs des droits humains sont précédées de menaces de mort » a souligné Lawlor.
Mary Lawlor a souligné par ailleurs que, depuis novembre 2023, deux défenseuses des droits humains, membres du mouvement citoyen ‘’Lutte pour le Changement’’ (LUCHA), étaient victimes des violences et des menaces de mort de la part du groupe armé Twigwaneho.
HERVE KABWATILA