Plus de 700 prisonniers du Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ex Prison de Makala, bénéficiaires de la grâce présidentielle ont été libérés, samedi 23 juillet, par le vice-ministre de la Justice et garde de sceaux, Thaddée Mambu.
D’après le ministre Thaddée Mambu, cette grâce présidentielle est accordée dans le cadre du désengorgement de la prison de Makala et les autres prisons du pays. Il a exprimé son satisfecit à propos de ce geste du président de la République, Félix Tshisekedi.
« Je suis content de venir ici à la prison à la demande du Chef de l’Etat Félix Tshisekedi pour procéder à cette libération », a-t-il déclaré lors de la cérémonie organisée à cet effet. Il a ajouté : « le Président de la République vous aime peu importe le forfait que vous avez commis. Si quelqu’un se comporte bien et purge trois-quart de sa peine après sa rééducation, il peut lui accorder la grâce présidentielle ».
C’est après examen de leurs différents dossiers par l’administration judiciaire, indique le vice-ministre, que cette grâce leur a été accordée. « Après votre libération, si vous commettez encore des infractions, vous allez purger la totalité de vos peines », a-t-il martelé, s’adressant aux prisonniers désormais libres.
Construit depuis 1957 avec une capacité d’accueil de 1.500 pensionnaires, l’ex prison de Makala regorge à ce jour 12.166 détenus en son sein dont 9.506 prévenus et 2.660 condamnés donc une surpopulation avec beaucoup de risques tant sur le plan sanitaire que sécuritaire.
« Les gens doivent comprendre que la prison ne libère pas plutôt exécute les ordres des autorités judiciaires. Par conséquent, elle garde et réinsère pour que ces détenus soient aussi utiles après leur libération », a déclaré le directeur du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa, Joseph Yusufu.
Il a attiré l’attention de l’opinion publique sur le fait que la présente mesure ne concerne pas les cas de viol, assassinat, meurtre, détournement des deniers publics, atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat.
Par ailleurs, il a proposé quelques pistes de solutions en vue du désengorgement de cette maison carcérale. Il s’agit pour les magistrats de se dessaisir des cas bénins, et pour les Parquets d’envoyer les réquisitions afin d’emprisonnement pour des détenus dont les jugements et arrêts sont déjà rendus.
En outre, le directeur du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa a suggéré que les transfèrements se fassent pour un bon nombre des condamnés vers d’autres prisons des provinces et que les propositions de libération conditionnelle soient traitées avec rapidité tout en envisageant une réforme rapide en vue de privilégier les peines alternatives à l’emprisonnement ou les peines non privatives de liberté.
Foxtime.cd, Odon Bakumba avec ACP