Lors d’un briefing de presse tenu le mardi 3 juin 2025 sur la télévision nationale RTNC, le porte-parole des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), le général major Sylvain Ekenge, a abordé la question des réclamations des soldes par les veuves des militaires, une problématique qui suscite de vives inquiétudes dans la province de l’Ituri et à Uvira depuis quelques jours.
Le général Ekenge a souligné que l’intégration au sein des FARDC est soumise à des critères stricts. « Pour devenir militaire au sein des FARDC, il y a une procédure à respecter. Il y a des militaires qui ne répondent pas au critère. Chaque fois que l’inspectorat général des FARDC descend sur le terrain pour contrôler, il y a ceux qui n’arrivent même pas à présenter leurs dossiers et qui n’ont pas non plus les qualifications requises », a-t-il déclaré.
Il a également précisé que les soldats, après avoir terminé leur formation, s’engagent pour une période de sept ans, durant laquelle ils doivent rester célibataires et sans enfants. « Par exemple, le soldat X vient de terminer la formation comme les gens qui sont recrutés dernièrement. La loi dit qu’ils doivent s’engager pour sept ans d’exercice. Pendant ces sept ans, avant de renouveler leur engagement ou contrat, ils doivent rester célibataires sans enfant. Mais lorsqu’ils sont aux opérations, ils se marient. À ce moment-là, le mariage est illégitime aux yeux de l’armée, puisque l’armée ne prendra jamais en compte ce mariage et même les enfants qui en sont issus », a-t-il ajouté.
« La question, c’est dans la procédure. La plupart des veuves d’orphelins que vous voyez crier, ce sont des veuves et orphelins qui ne répondent pas aux critères. Et chaque fois lorsque l’inspectorat général des FARDC descend sur le terrain pour contrôler, il y en a qui n’arrivent même plus puisqu’ils n’ont même pas les dossiers appropriés. Un exemple. Le soldat X vient de terminer la formation. Les gens qui ont été recrutés dernièrement, ils ont terminé leur formation. La loi dit qu’ils doivent s’engager pour sept ans d’exercice. Sept ans, les soldats. Et pendant ces sept années, avant de renouveler son engagement, son contrat, il doit rester célibataire sans enfant. Il doit rester célibataire. Ce mariage est illégitime dans les yeux de l’armée, puisque l’armée ne prendra jamais en compte ce mariage-là, même les enfants qui sont nés de ce mariage. Pourquoi ? Parce que la loi dit que le soldat doit rester célibataire jusqu’à l’accomplissement de ses sept premières années. Je parle des soldats des rangs. Des soldats des rangs. Ça veut dire c’est lui qui sort de la formation. De la formation, il est deuxième classe, ou il est en première classe, caporal, disons oui caporal. Tous ce sont des soldats des rangs. Il y a des principes qu’on doit respecter. Pour les officiers, c’est la même chose. Je vais donner un exemple. Un officier qui va au front. L’officier, on ne peut pas trouver un général célibataire quand même. Il n’y en a pas. Le général célibataire, les dames, vous qui me suivez, si un général vous dit qu’il est célibataire, c’est qu’il veut abuser de vous. Il veut abuser de vous. Un général célibataire n’existe pas au sein des FARDC. » A déclaré le général major Sylvain Ekenge
Et de poursuivre :
« Et lorsque le général se déplace aux opérations, un colonel se déplace aux opérations, le lieutenant… Il a son épouse quelque part enregistrée dans la base des données de l’armée. La base des données administratives. Mais lorsqu’il part, il trouve une femme quelque part. Je parle par exemple de l’Équateur. À l’Équateur, là où il est en opération, ou à Beni, il a eu une opération, et la femme va croire que c’est son mari. Mais le jour où le contrôle vient, on vous demande de poser les doigts dans les dispositifs. Il n’y a aucune information qui sort. Et lorsqu’on contrôle, on met le numéro matricule du militaire, on voit la photo et les informations de son épouse légitime. Et dans ces cas, que devient cette épouse-là? Le « yakatofanda » que les militaires attrapent partout, à travers leur campagne. C’est ça le grand problème. Mais le problème n’est pas là. Le problème, c’est que si le militaire s’est marié, alors il faudrait que ce mariage soit légal et légalisé. Et si le mariage n’est pas légalisé, il y a un problème, puisque l’épouse du militaire doit être enregistrée dans la base des données. J’ai quelques dames qui sont sorties des tombes et qui sont chez moi, qui sont venues avec des bébés. Je leur ai dit, mais comment ces bébés seront-ils pris en charge, même au niveau médical? Je suis obligé d’intercéder auprès du commandant du corps de santé militaire pour qu’on demande, pour solliciter la prise en charge de ces enfants-là. » A dit le général major Sylvain Ekenge Les familles de soldats décédés en service, en particulier celles dont les mariages ne sont pas reconnus par l’armée, se battent pour obtenir les soldes et les droits qui leur sont dus.
HERVE KABWATILA