Dans son rapport publié lundi 04 mars 2024, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations-Unies (OCHA), a révélé que plus de 108.000 personnes déplacées arrivées depuis début du mois de février de cette année en cours dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu en provenance de Masisi au Nord-Kivu, vivent dans une situation très critique.
«Depuis le 2 février de cette année en cours, plus de 108.000 personnes déplacées sont arrivées à Minova, dans le territoire de Kalehe, en provenance de Masisi au Nord-Kivu. Depuis décembre 2022, le cumul de personnes déplacées dans la zone avoisine est de 263 000 personnes, selon des sources humanitaires. Ces nouveaux arrivants vivent dans des conditions précaires, certains sont dans des familles d’accueil mais la plupart sont hébergés dans des sites spontanés, ainsi que dans des écoles et bâtiments publics déjà surchargés » Peut-on lire.
Et d’ajouter :
« Sur le plan de l’éducation selon les autorités locales, 23 écoles sur 60 sont actuellement occupées par les personnes déplacées dans la zone de santé de Minova, ce qui compromet l’accès à l’éducation pour les élèves déplacés et ceux des communautés locales. Malgré le plaidoyer continu auprès des autorités, les sites de relogement n’ont pas encore été identifiés. Les écoles fonctionnelles sont également surpeuplées, avec plus de 150 élèves par classe. Dans cette zone, plus de 18 000 enfants déplacés sont privés d’accès à l’éducation, ce qui représente la moitié des 36.000 enfants déplacés privés d’éducation dans la province du Sud-Kivu. De plus, les acteurs de protection ont recensé 2.500 adolescentes déplacées scolarisées dans plusieurs écoles de Minova, souvent obligées de décrocher des activités scolaires pendant les menstruations, faute de kits d’hygiène menstruelle. Les acteurs humanitaires estiment que 4 500 kits menstruels sont nécessaires pour répondre à ce besoin. La capacité de réponse disponible est très faible et ne peut couvrir ces besoins. OCHA et UNFPA mènent le plaidoyer auprès des partenaires pour couvrir les besoins en kits menstruels qui s’élève à 19 000 unités pour l’année 2024» renseigne la source.
Par ailleurs, l’OCHA note que l’accès humanitaire dans la région reste difficile en raison de l’insécurité persistante, notamment le long de l’axe Minova-Sake.
HERVE KABWATILA