Dans une correspondance rendue publique ce jour dont une copie est parvenue à la rédaction de foxtime.cd, le réseau des femmes parlementaires alerte l’opinion nationale sur la situation préoccupante vécue par les femmes politiques ces derniers temps en République démocratique du Congo.
Le Réseau des Femmes Parlementaires déplore cette dérive et en appelle à la retenue de tous les acteurs politiques en exigeant que l’article 25 du Règlement d’Ordre Intérieur de l’Assemblée nationale soit respecté, afin que la participation des femmes en politique puisse être garantie en RDC.
Cette structure sollicite par ailleurs du président de l’Assemblée nationale et du Sénat ainsi que de la ministre du Genre, une attitude proactive de condamnation de tous les actes visant à incommoder ou à intimider les femmes dans la politique.
Voici l’essentiel du document !
Le Réseau des Femmes Parlementaires de l’Assemblée Nationale constate que la participation des femmes à la vie politique en RDC semble ces derniers temps devoir se faire au prix de l’acceptation des violences sous diverses formes. Violences physiques, télévisuelles, médiatiques, attaque physique et violence psychologique dans le but de restreindre la présence des femmes dans l’espace public. Ainsi, des incidents à répétition ayant frappé diverses femmes politiques ou citoyennes ordinaires en RDC.
Un des derniers incidents est l’attaque du bureau de la députée Jaynet Kabila, Présidente de la Fondation MZEE KABILA.
Au-delà des étiquettes partisanes, ceci s’ajoute à une série d’incidents observés ces derniers temps envers les femmes dans les Institutions.
Le réseau des femmes parlementaires, après un long temps de silence, d’observation et de résilience, se doit d’alerter sur la situation préoccupante vécue par la femme politique en RDC.
• Honorable Marie-Ange MUSHOBEKWA, exclue injustement du parlement;
• Madame IFOKU, Candidate malheureuse des élections présidentielles de 2018, insultée pour avoir proposé un schéma politique de sortie de crise en faveur d’un camp politique ;
• Honorable Dominique MUNONGO INAMIZI, menacée et traitée de tous les noms pour la liberté d’expression ;
• Honorable Jeanine MABUNDA, injuriée par les extrémistes des certains partis politiques ;
• Des jeunes filles tabassées au Maniema par les miliciens extrémistes;
• Honorable Jaynet KABILA dont le bureau est attaqué;
• La Vice-Ministre de l’EPST, Aminata NAMASIA, critiquée dans les médias;
• Les femmes malmenées à l’Est du pays, au Kasaï, au Grand Katanga,
Le Réseau des Femmes Parlementaires déplore cette dérive et en appelle à la retenue de tous les acteurs politiques et exige que l’article 25 du Règlement d’Ordre Intérieur de l’A.N. soit respecté afin que la participation des femmes en politique puisse être garantie en RDC. Nous sollicitons du Président de ‘Assemblée Nationale et du Sénat et de la Ministre du Genre une attitude proactive de condamnation de tous les actes visant à incommoder ou à intimider les femmes dans la politique. Aux femmes en général, aux ONG des droits de la femme, en particulier et aux Commissions des Sages et du Genre de l’Assemblée nationale, nous souhaitons des enquêtes et clarté sur ces incidents à répétition mettant la femme politique dans des conditions d’exclusion, néanmoins nous saluons la masculinité positive du Président de la République en confiant quelques postes de responsabilité aux dames sur l’espace politique.
Comme nous le disons toujours : « attaquer une femme, c’est attaquer sa mère: détruire une femme, c’est détruire l’ensemble de notre pays ».
Au regard de ce qui précède, le Réseau des Femmes Parlementaires sollicite au Vice Premier Ministre en charge de l’Intérieur et au Ministre des droits humains, à chacun en ce qui le concerne: à assurer la protection des femmes politiques et de leurs biens ; et à diligenter des enquêtes afin que les responsabilités des uns et des autres soient établies.
Bâtissons le pays ensemble.
BLAISE BAYOMBO