Dans une déclaration marquante, le lieutenant-colonel Camille Nzonzi, directeur de la prison centrale de Bunia, a annoncé dimanche 09 mars 2025 lors d’une interview accordée à la presse locale la libération de plus de 150 militaires détenus, dans le but de renforcer les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) face à l’agression rwandaise et aux attaques des rebelles du M23.
Cette décision, qui intervient dans un contexte de tensions croissantes à l’est du pays, vise à mobiliser des ressources humaines supplémentaires pour faire face à la menace sécuritaire grandissante. Le lieutenant-colonel Nzonzi a souligné que ces militaires, bien que précédemment incarcérés, possèdent une expérience et des compétences militaires qui seront cruciales dans la lutte contre les forces hostiles.
« Comme le besoin d’État se fait sentir au niveau de juridiction, l’armée a décidé de libérer ces militaires qui sont prévenus. Au total, 154 prévenus sont libérés par une décision judiciaire en vue de répondre à un besoin d’État congolais ressenti sur le terrain. Nous sommes confrontés à une situation d’urgence qui nécessite une réponse rapide et efficace. La libération de ces militaires est une mesure stratégique pour renforcer nos capacités opérationnelles sur le terrain », a déclaré Nzonzi lors d’une conférence de presse tenue à Bunia. Il a également précisé que cette décision a été prise en concertation avec les autorités militaires et politiques, dans le cadre d’une stratégie globale de défense nationale.
Les FARDC, déjà engagées dans des opérations contre le M23, un groupe armé accusé de bénéficier du soutien du Rwanda, se trouvent dans une position délicate. Les récents affrontements ont exacerbé les tensions dans la région, entraînant des déplacements massifs de populations et une détérioration de la situation humanitaire.
La libération de ces militaires a suscité des réactions mitigées au sein de la population. Certains saluent cette initiative comme un moyen nécessaire de renforcer la sécurité, tandis que d’autres expriment des inquiétudes quant à la réintégration de ces hommes dans les rangs de l’armée, compte tenu de leur passé.
Des organisations de défense des droits de l’homme ont également appelé à la vigilance, soulignant l’importance de garantir que cette libération ne compromette pas les droits des détenus et ne mène pas à des abus.
Alors que la situation continue d’évoluer, les autorités congolaises restent déterminées à restaurer la paix et la sécurité dans l’est du pays. La libération des militaires de la prison centrale de Bunia marque une étape significative dans cette lutte, mais les défis restent nombreux.
HERVÉ KABWATILA