Le Tribunal militaire de garnison de Matadi a prononcé, mardi 18 mars 2025, des peines de mort à l’encontre de 62 prévenus, dans le cadre d’une affaire de terrorisme et d’association de malfaiteurs. Ce verdict a été rendu lors d’une audience en matière de flagrance, touchant un total de 67 individus, communément appelés « kulunas », qui avaient été arrêtés dans le cadre de l’opération « Ndobo ».
Les prévenus avaient été présentés le 12 mars au vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, lors du lancement officiel de cette opération de sécurité dans la province du Kongo Central, située dans le sud-ouest du pays. L’opération « Ndobo » vise à lutter contre la criminalité et à restaurer l’ordre public dans une région marquée par des actes de violence et d’insécurité.
Les « kulunas », souvent décrits comme des groupes de jeunes délinquants, sont accusés d’être impliqués dans des activités criminelles, y compris des attaques armées, des extorsions et des actes de terrorisme. Le tribunal a souligné la gravité des crimes commis par ces individus, justifiant ainsi des sanctions aussi sévères.
Cette décision a suscité des réactions variées au sein de la population. Certains saluent la fermeté de la justice face à l’insécurité croissante, tandis que d’autres expriment des inquiétudes quant à l’application de la peine de mort et à ses implications sur les droits de l’homme.
Le gouvernement congolais, de son côté, affirme que cette mesure est nécessaire pour dissuader d’autres actes criminels et restaurer la confiance des citoyens envers les institutions de l’État. L’opération « Ndobo » se poursuivra dans les semaines à venir, avec des promesses de renforcement des mesures de sécurité dans la région.
Les organisations de défense des droits de l’homme surveillent de près la situation, appelant à un traitement équitable des prévenus et à une réévaluation des politiques pénales en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité.
Cette affaire met en lumière les défis persistants auxquels la République Démocratique du Congo est confrontée en matière de sécurité et de justice, alors que le pays continue de lutter contre des décennies d’instabilité et de violence.
HERVÉ KABWATILA