Ce sont des propos de trop. Pour une énième fois, le fils du président Yoweri Museveni et de chef de l’armée ougandaise (UPDF), Muhoozi kainerugaba a tenu, dimanche 23 mars, des propos provocateurs, dégradants et menaçants à l’encontre des autorités militaires de la République démocratique du Congo.
Dans ses déclarations publiées sur son compte X (anciennement Twitter), le chef de l’armée ougandaise a, non seulement menacé d’éliminer physiquement le gouverneur militaire de l’Ituri, le lieutenant général Jonny Luboya, mais a surtout évoqué la possibilité de la prise de la ville de Kisangani, dans la province voisine de la Tshopo.
« L’armée ougandaise ne s’opposera pas à la saisie de Kisangani par les rebelles de l’AFC-M23. Mais ils feraient mieux d’agir rapidement, sinon nous le ferons nous-mêmes. Nous pourrions le capturer demain si Mzee (Museveni) nous le permettait », a déclaré le général Muhoozi Kainerugaba, chef des Forces de défense du peuple ougandais (UPDF).
Réagissant à ces menaces, le président de l’assemblée provinciale de la Tshopo, Mateus Kanga a appelé le gouvernement central à briser le silence. Pour le président de cet organe délibérant, aucune armée étrangère n’est la bienvenue à Kisangani.
« Nous n’allons pas accepter de revivre le scénario de la guerre de six jours à Kisangani. Aucune armée étrangère n’est la bienvenue chez nous. Ni l’armée ougandaise, encore moins l’armée rwandaise, pire encore les envahisseurs de M23/AFC ne sont les bienvenus à Kisangani. Que le fils de Museveni arrête avec ses provocations qui ne sont pas dignes de la fonction qu’il occupe. Il est temps que le Président Museveni le rappelle à l’ordre et que notre nation ne laisse pas passer cette énième provocation sous silence. Il en va de notre dignité », a déclaré Mateus Kanga.
L’armée ougandaise (UPDF) est déjà présente sur le territoire congolais dans le cadre des opérations militaires conjointes avec les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre les territoires ougandais ADF( Forces démocratiques alliées) opérant dans la zone frontalière montagneuse entre la RDC, particulièrement dans le territoire de Beni situé dans le nord-est du Nord-Kivu, à proximité de la frontière ougandaise.
Récemment, de nouvelles colonnes de militaires ougandais ont fait leur entrée dans le territoire de Djugu, en Ituri. Des sources officielles évoquent des opérations « conjointes » tandis que des sources locales parlent d’un assaut contre le groupe armé CODECO.
Le chef de l’UPDF a d’ailleurs annoncé que la présence des troupes ougandaises en Ituri a pour mission de protéger les « ougandophones » dans cette région.
« Je n’abandonnerai jamais les Ougandaphones de l’est du Congo. Les Alurs, Bahema, Banande et Batutsi. Ce sont nos frères et nous avons le droit de les protéger. Jusqu’à présent, nous avons tué 300 CODECO. J’en veux au moins 10 000 », a-t-il martelé.
Mont Carmel Ndeo