La prison centrale de Bunia, en République Démocratique du Congo, fait face à une situation critique, selon les déclarations du Lieutenant Colonel Camil Nzuzi faites mardi 18 mars 2025 dans la presse locale. Actuellement, l’établissement pénitentiaire abrite 2 326 détenus, dont 54 femmes, 88 mineurs et 15 bébés. Cette surpopulation soulève des inquiétudes majeures quant aux conditions de vie des prisonniers et à leur traitement.
Les chiffres avancés par le Lieutenant Colonel Nzuzi mettent en lumière une réalité alarmante. La prison, conçue pour accueillir un nombre bien inférieur de détenus, est désormais confrontée à des défis logistiques et humanitaires sans précédent. Les conditions de vie des prisonniers sont de plus en plus précaires, avec des préoccupations croissantes concernant la nutrition, l’hygiène et la sécurité.
« La population carcérale est plus élevée que la capacité d’accueil, vue la criminalité, on en aura toujours plus. Le grand problème c’est l’emplacement, il y a beaucoup de détenus sur espace de 500 personnes. Nous avons actuellement 2 326 détenus dont 54 femmes et 15 bébés et 88 mineurs. Suite à la promiscuité, il y a des maladies qui se propagent rapidement. La tuberculose, la maladie diarrhéique et la malaria sont les maladies les plus fréquentes dans la prison » A déclaré Lieutenant Colonel Camil Nzuzi.
Et d’ajouter :
« Pour les produits pharmaceutiques, on a pillé le dépôt central du Comité International de la Croix-Rouge, CICR a Goma, ils nous ont écrit qu’il n’y a pas moyen de nous fournir des produits pharmaceutiques.Par rapport au VIH-SIDA, à la tuberculose, il y a des problèmes importants, pas de microscope. Par rapport au programme national de lutte contre le paludisme, il y a pas une directive par rapport à la prise en charge.Normalement, on ne peut pas avoir moins de condamnés que de prévenus dans une prison, car la prison est faite pour les condamnés. Que les autorités judiciaires s’impliquent pour que tous les détenus connaissent leur sort. Il y a beaucoup de problèmes. Première l’alimentation, ça fait combien d’années qu’on a pas réussi la subvention, on attend toujours. Pour les infractions de sang on ne peut pas libérer comme le crime contre l’humanité, avortement, détention d’une arme » a fait savoir le Lieutenant Colonel Camil Nzuzi.
Les détenus, souvent entassés dans des espaces restreints, souffrent d’un manque d’accès à une alimentation adéquate. Les organisations de défense des droits de l’homme alertent sur le fait que cette situation pourrait avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale des prisonniers. Les femmes, les mineurs et les bébés, en particulier, sont vulnérables et nécessitent une attention particulière.
En outre, la sécurité au sein de l’établissement pénitentiaire est également remise en question. Les tensions entre détenus, exacerbées par la surpopulation, pourraient entraîner des incidents violents, mettant en danger la vie des prisonniers et du personnel pénitentiaire. Les autorités doivent donc agir rapidement pour garantir un environnement sûr et humain pour tous.
Des appels à l’action ont été lancés par des ONG et des défenseurs des droits de l’homme, qui demandent une réforme urgente du système pénitentiaire congolais. Ils soulignent la nécessité d’améliorer les infrastructures, d’augmenter le budget alloué aux prisons et de mettre en place des programmes de réhabilitation pour les détenus.
La situation à la prison centrale de Bunia est un reflet des défis plus larges auxquels fait face le système judiciaire en République Démocratique du Congo. Alors que le pays s’efforce de renforcer l’état de droit, il est impératif que les droits des détenus soient respectés et que des mesures soient prises pour améliorer leurs conditions de vie.
Les autorités locales sont appelées à prendre des mesures immédiates pour remédier à cette crise. La communauté internationale, quant à elle, doit également se mobiliser pour soutenir les efforts visant à réformer le système pénitentiaire et à garantir le respect des droits humains en RDC.
HERVÉ KABWATILA