L’Organisation des Nations unies,( ONU) à travers son chef des droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré que les camps de la MONUSCO érigés pour recueillir les réfugiés de guerre font face à une pénurie d’équipements essentiels, entre autres, d’eau, de nourriture, de fournitures médicales et de sang dans cette région de la République démocratique du Congo.
Selon l’ONU, le personnel essentiel du Programme alimentaire mondial (PAM) demeure sur le terrain, mais ne pourra reprendre ses opérations d’aide que lorsque la situation sécuritaire se sera améliorée. La principale préoccupation de l’agence est la pénurie alimentaire, liée notamment aux risques de hausse des prix de la nourriture.
«Plusieurs bases de la Mission ont été visées par des obus de mortier et des balles au cours des trois derniers jours. Les combats de la semaine dernière ont également gravement entravé les convois d’approvisionnement de la MONUSCO. Un nombre important de civils a cherché refuge dans les camps de la MONUSCO. Ces derniers sont en manque de nourriture, d’eau et de soins médicaux. Les civils sont confrontés à des risques graves, notamment en raison de l’utilisation d’armes explosives telles que des mortiers et de l’artillerie lourde dans des zones densément peuplées», a-t-elle précisé.
Signalons que, l’entrepôt de la MONUSCO à l’aéroport a été pillé, de même que le palais de justice de Goma le mercredi dernier, mettant en difficulté la mission de l’aide humanitaire. Dans certains camps, les pénuries de carburant ont rendu les générateurs inutilisables, affectant le matériel de communication. Le flux de déplacés met à rude épreuve les ressources de la MONUSCO, d’autant plus que les réservoirs d’eau ont été endommagés pendant les combats.
« Nous sommes déjà dans l’angoisse sur le risque d’une détérioration générale de l’ordre public à Goma après l’évasion, d’environ 4.763 prisonniers de la prison de MUZENZE, l’établissement pénitentiaire le plus important de la ville. Nous mettons en garde contre un risque accru de violences sous toutes ses formes surtout sexuelles et de genre, ainsi qu’une montée des appels à la haine sur des bases ethniques », a averti Volker Türk.
Et de poursuivre :
Plusieurs hauts responsables de l’ONU ont tiré la sonnette d’alarme face à la crise humanitaire et aux droits de l’homme qui se profile dans la métropole, où les camps de la Mission de l’ONU font office de dernier refuge. Médecins Sans Frontières a manifesté son inquiétude pour relever les défis liés aux soins de santé dans cette partie du pays.
Notons que Médecins Sans Frontières indique que les résidents de Goma, pris au piège par les combats, doivent faire face aux événements des derniers jours qui viennent s’ajouter aux nombreux autres défis d’une région confrontée en permanence à des crises sanitaires telles qu’Ebola et la variole, mais également à l’insécurité alimentaire.
GRACE DIOMI